Le Parlement européen a suggéré jeudi d'exclure la Russie du système de paiement interbancaire Swift, en représailles à son rôle dans la crise ukrainienne, une position vivement critiquée par la coopérative Swift qui a rappelé son devoir de « neutralité ».

Dans une résolution non contraignante, les parlementaires « demandent à l'Union européenne d'envisager l'exclusion de la Russie de la coopération nucléaire civile et du système Swift ». Une telle mesure viendrait en complément des sanctions déjà décidées par l'UE, et qui « sont la conséquence directe de la violation du droit international que ce pays a commise en annexant illégalement la Crimée et en déstabilisant l'Ukraine », selon le Parlement.

Dans un communiqué, la coopérative Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), par l'intermédiaire de laquelle le secteur financier effectue ses transactions dans le monde entier, a vivement réagi à cette résolution. Le texte approuvé par les députés constitue une « ingérence disproportionnée dans le droit fondamental de Swift à faire des affaires, et dans son droit à la propriété », s'est emporté la coopérative basée à Bruxelles.

Swift : « Un prestataire de service mondial et neutre »

Fustigeant un « immense dommage porté à (sa) réputation », elle a rappelé qu'elle avait pour mission d'être « un prestataire de service mondial et neutre pour l'industrie financière ».

Dans sa résolution, le Parlement européen condamne vivement la Russie pour la « guerre hybride non déclarée qu'elle mène contre l'Ukraine à l'aide de forces russes régulières et du soutien qu'elle apporte à des groupes armés illégaux ».

Le Parlement affirme qu'il soutient les dernières sanctions adoptées par l'UE contre la Russie et déplore les mesures de représailles prises de Moscou qui « ne se justifient aucunement ». Il souligne enfin que l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine, approuvé de manière solennelle et simultanée mardi par le Parlement européen et celui de Kiev, « ne peut pas et ne sera pas modifié », malgré les pressions de Moscou.