Seconde partie de l’entretien de Jean-Paul Raymond sur le choix des unités de compte. Cette fois, le responsable du développement de la société d'analyse financière Quantalys explique pourquoi il faut éviter de « boursicoter » avec un contrat d’assurance-vie.

Quelles sont les unités de compte les plus sensibles aux soubresauts du marché ?

« Pour résumer, vous avez deux grandes familles d’actifs : les actions et les obligations. En période normale, ces deux types d’actifs suivent des évolutions divergentes. En revanche, en période de crise, elles chutent toutes les deux. Il faut donc avoir en complément une troisième famille, les fonds à formule ou flexibles, qui suivent a priori des évolutions alternatives aux deux premières. Vous constituez votre portefeuille sur cette base. En parallèle, vous pouvez ajouter de la diversification avec des produits de ''décorrélation'' (qui agissent a contrario des autres familles d’actifs, NDLR) : des matières premières, des produits structurés, des fonds immobiliers, etc. »

L’aspect moyen-long terme de l’assurance-vie implique-t-il une stratégie particulière ?

« Pour des raisons fiscales, nous sommes sur un cycle théorique de 8 ans minimum. Le portefeuille d’unités de compte doit être constitué et géré en conséquence : l’assuré peut accuser une année une perte de 8%, tout en enchaînant les suivantes sur du +2%, puis du +5%, du +4%, etc., pour au final se retrouver sur un rendement significatif. Cette vision à long terme n’empêche pas les utilisateurs de réaliser des arbitrages tactiques : pour un portefeuille d’UC avec 50% actions et 50% obligations, si je pense que les actions vont continuer à monter, je passe à 60% d’actions et 40% d’obligations. Je ne vais en revanche surtout pas passer à 100% d’actions, sinon je sors de mon profil de risque. »

Et si un pari sur un type d’actifs s’avère être un flop ?

« En cas de pari raté sur le court terme, il ne faut pas s’en détourner. Exemple : en 2008, si quelqu’un avait arbitré en se disant ''j’ai perdu 30% sur les actions, je vends'', il n’aurait pas bénéficié de la hausse suivante qui a fait qu’au final, la chute des actions a été compensée en 18 mois ! Il faut garder son sang froid. Après, sur un cycle de 8 ans, il est possible de changer de stratégie au bout de 5 ans par exemple : l’échéance approchant, il faut peut-être passer sur un portefeuille moins risqué, moins sujet aux montagnes russes du marché. »

Retrouvez par ailleurs la première partie de l’interview de Jean-Paul Raymond sur le choix entre les diverses unités de compte.