Les retraités modestes, dont les pensions n'excèdent pas 1.200 euros, percevront finalement une « prime exceptionnelle », dont le montant « forfaitaire » s'élèvera à 40 euros, a précisé mardi le Premier ministre Manuel Valls sur TF1.

En y ajoutant le coût du relèvement de 8 euros du minimum vieillesse à 800 euros, ces coups de pouce pour les personnes âgées modestes coûteront environ 250 millions d'euros à l'Etat, selon le chef du gouvernement, qui n'a pas précisé à quelle date les retraités percevront leur prime.

« Ce montant forfaitaire de 40 euros, on verra comment il va s'appliquer dans le détail, ce n'est pas grand chose 40 euros, mais cela permet de maintenir les petites retraites au niveau du coût de la vie. Cela permet de ne pas voir les petites retraites baisser, conformément à l'engagement que j'avais pris », a fait valoir M. Valls, en confirmant la hausse du minimum vieillesse de « 96 euros par an ».

Prime versée au premier trimestre 2015

« Encore une fois, il ne s'agit pas de dire que c'est extraordinaire, il s'agit uniquement de dire que par dignité vis-à-vis de ces retraités nous préservons leur pouvoir d'achat par cette prime et par cette augmentation », a-t-il dit. Quant aux 250 millions d'euros que coûteront ces mesures, « nous les financerons par des économies », a promis le Premier ministre. La prime de 40 euros sera versée en une fois, en janvier-février 2015, a précisé une source gouvernementale.

Le coup de pouce pour les personnes âgées modestes est la principale annonce économico-sociale de la déclaration de politique générale de M. Valls, avec l'annonce d'une baisse d'impôt qui concernera 6 millions de ménages en 2015, contre plus de 4 millions en 2014.

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Mais ce geste, qui ne sera pas évident à mettre en œuvre pour l'administration, chargée de repérer les retraités modestes, survient après une série de péripéties. Dans le cadre du plan de 50 milliards d'économies d'ici à 2017, présenté en avril, le gouvernement avait en effet initialement décidé le gel de toutes les retraites jusqu'en octobre 2015, ce qui devait générer 1,3 milliard d'économies. Sous la pression de députés de la majorité, il s'était ensuite engagé à épargner les retraités modestes, sous le seuil de 1.200 euros, ceux-ci devant obtenir une revalorisation au 1er octobre.

Mais vendredi, le ministère de la Santé avait fait savoir à l'AFP que du fait de la « très faible inflation » finalement prévue pour 2014 (0,5%), les petites pensions inférieures à 1.200 euros, ne pourraient finalement par être revalorisées, suscitant des protestations. Deux jours plus tard, dans le Journal du Dimanche, Manuel Valls indiquait que le gouvernement entendait « compenser l'effet négatif de l'inflation sur les petites retraites », ce qu'il a précisé mardi.

Pour les autres retraités, il faudra attendre octobre 2015. Dans les faits, cela revient pour eux à un gel de 18 mois puisque la date de revalorisation annuelle des retraites avait déjà été décalée cette année d'avril à octobre à l'occasion de la réforme des retraites.