L'ex-trader français Jérôme Kerviel, condamné pour avoir causé une perte de 4,9 milliards d'euros à la banque Société générale, était samedi à la Fête de l'Humanité à Paris, traditionnelle grande fête communiste, invité par Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la gauche radicale assimile la situation de Jérome Kerviel à celle de l'affaire Dreyfus.

Le trader avait dissimulé (en introduisant de fausses données dans un système automatisé) ses prises de risques sur des produits financiers dérivés, entraînant une perte abyssale de 4,9 milliards d'euros pour la Société Générale. Après avoir obtenu lundi sa remise en liberté sous bracelet électronique, Jérôme Kerviel a été accueilli au stand du Parti de gauche (PG, gauche radicale), par son chef de file, Jean-Luc Mélenchon.

Alors que certains s'étonnaient de l'association entre un trader et un homme de gauche critiquant régulièrement le capital, Jérôme Kerviel a affirmé, face à un mur de caméras, micros et appareils photo : « c'est au-delà de l'homme politique. C'est un homme qui m'a tenu la main au moment où j'étais le plus mal. Ce sont des gens comme Jean-Luc (Mélenchon) et Julien (Bayou, porte parole écologiste, également présent) qui m'ont donné la gnaque de continuer dans les moments d'abattement ».

L'affaire Kerviel comparée à l'affaire Dreyfus !

Pour Jean-Luc Mélenchon, « dans cette affaire, le peuple citoyen et les contribuables sont les autres victimes de l'oligarchie financière. Le combat pour la vérité et la justice continue », avait-il déclaré lundi. Le leader du Parti de gauche n'a pas hésité à comparer aujourd'hui l'affaire Kerviel à l'affaire Dreyfus, qui a vu la France se déchirer à la fin du XIXe et au début du XXe autour de la condamnation à tort d'un officier juif accusé d'espionnage en faveur de l'Allemagne.

« Quand Dreyfus a été accusé à tort, il y a eu un débat dans la gauche » pour savoir s'il fallait le soutenir, a lancé Jean-Luc Mélenchon. « Ceci n'est pas un trader, ceci est un homme. Jérôme Kerviel a sa place ici parce que ça s'appelle la fête de l'Humanité, pas la fête de la gauche mais la fête des Humains ».