Le groupe BPCE, qui coiffe les Caisses d'Épargne et les Banques populaires, veut mutualiser sa production informatique, un projet dénoncé mercredi par les syndicats, inquiets des impacts sociaux.

« Juste avant le 14 juillet, la direction nous a annoncé de façon informelle au cours d'un comité d'entreprise (CE) qu'elle souhaitait créer une société anonyme (SA) pour l'ensemble du personnel de la production informatique », a assuré à l'AFP Marc Brugnooge, du syndicat SUD, deuxième syndicat de la Caisse d'Épargne. « L'objectif est bien de se débarrasser de l'informatique et de ses salariés », estime-t-il, parce que la direction « veut négocier un accord de méthode dans lequel il y aura un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) ».

Quelque 3.200 informaticiens sont concernés par ce projet de « restructuration », selon une intersyndicale (CFTC, CFE-CGC, FO, SUD, Unsa), qui dénonce dans un communiqué « des impacts sociaux nombreux ».

70 millions d'euros d'économie par an et le maintien de l'emploi

Contactée par l'AFP, la direction du groupe a affirmé que ce projet de transformation de ses activités informatiques reposait « d'une part sur la création de l'entreprise BPCE Infogérance et Technologies », qui concerne 1.200 salariés, et d'autre part, « sur la spécialisation des sites par grandes lignes de métiers ». Cette opération se traduirait par « le maintien dans l'emploi, la conservation de toutes les implantations actuelles, la mobilité des collaborateurs sur la base du volontariat et l'application volontaire de la convention collective nationale des banques », précise la direction. L'objectif affiché de la direction est de réaliser une économie financière de 70 millions d'euros chaque année.

Par ailleurs, l'intersyndicale conteste « vigoureusement la méthode choisie pour réaliser des économies, sachant que ce nouveau projet vient après de multiples efforts financiers réalisés dans le cadre des plans stratégiques précédents ». « Les mobilités fonctionnelles et géographiques que devront subir les salariés dégraderont encore l'efficacité opérationnelle des systèmes d'information déjà malmenés par les rapprochements successifs, tout en portant un grave préjudice aux conditions de travail des salariés », déplorent les syndicats. Un comité d'entreprise est prévu le 18 septembre.