L'ex-ministre écologiste du Logement Cécile Duflot a qualifié vendredi « d'inouïe » la décision de limiter l'encadrement des loyers à Paris, « à titre expérimental », annoncée par Manuel Valls.

L'encadrement des loyers « a été voté par l'unanimité de la majorité et le Premier ministre tout seul annonce son abandon, c'est inouï ! » a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Paris. « Ce n'est pas ma loi, c'est la loi de la majorité, c'est la traduction de l'engagement numéro 22 de François Hollande », a-t-elle ajouté.

Selon elle il s'agit d'un « cadeau fait aux lobbies ». « On a cédé à une opération de communication et d'intoxication en oubliant des centaines de milliers, voire des millions, de personnes qui souffrent de la crise du logement », a poursuivi la dirigeante écologiste, qui estime qu'« on avait les moyens d'agir ».

Le « Pinel » plutôt que le « Duflot »

Le Premier ministre, Manuel Valls, a dévoilé vendredi une batterie de mesures choc visant à relancer la construction immobilière, qui comprend une série de carottes fiscales en direction des investisseurs et est revenu sur l'encadrement des loyers cher à Cécile Duflot.

Cette promesse de campagne du candidat François Hollande avant son accession à l'Elysée sera « limitée à Paris » et réalisée « à titre expérimental », a indiqué Manuel Valls. « Nous avons assez de recul pour juger des difficultés de sa mise en œuvre », a déclaré le Premier ministre, affirmant que « les conditions techniques ne seront pas réunies avant des mois, voire des années » pour une application à plus grande échelle

Manuel Valls a précisé au passage que le dispositif, du nom de l'ancienne ministre écologiste du Logement Cécile Duflot avec laquelle il entretenait des relations orageuses, serait rebaptisé « Pinel », en référence à l'actuelle titulaire du portefeuille, Sylvia Pinel.