Le ministre du Travail sortant, François Rebsamen a estimé lundi que la France ne menait pas « une politique d'austérité », contrairement à ce qu'affirme Arnaud Montebourg.

« La politique qui est menée dans ce pays n'est pas une politique d'austérité », a-t-il dit sur Europe 1. « Il faut aller voir ce qui se passe dans les pays où il y a une austérité : diminution des salaires de 10%, suppression dans le temps de la durée des indemnisations chômage, par exemple, diminution du nombre de fonctionnaires et baisse des salaires des fonctionnaires », a-t-il ajouté.

« On ne peut pas laisser dire des contre-vérités »

« Or en France aujourd'hui, le salaire de base il augmente, le pouvoir d'achat il augmente. Ce sont des chiffres fournis par les organisations syndicales », a affirmé le ministre. « Ce que je ne comprends pas, c'est ce qu'il demande (Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie sortant). C'est exactement ce que fait ce gouvernement. Sauf que je ne pense pas que ce soit une politique d'austérité. Je pense qu'on ne peut pas laisser dire des contre-vérités, c'est une contre-vérité », a affirmé François Rebsamen.

Pour lui, « ce pays va bien ». « Il y a un chômage de masse insupportable, c'est ça qui pèse sur le moral des Français », ajoute-t-il cependant. « Quand on est arrivé, on se demandait si l'euro allait exploser. En juin, juillet, août 2012, la question c'était : est-ce que l'euro va exploser ? On en est plus du tout là », a poursuivi le ministre du Travail.

L'Europe n'accompagne « pas assez » la croissance

« Il faut redonner confiance à ce pays et surtout il faut que l'Europe nous accompagne dans l'investissement et la croissance et elle ne le fait pas assez, je trouve », a conclu le ministre.

Arnaud Montebourg, rejoint par son homologue à l'Education Benoît Hamon, a multiplié les critiques contre la politique économique d'austérité du gouvernement, dimanche à la Fête de la Rose à Frangy-en-Bresse. François Hollande a demandé lundi au Premier ministre de constituer une nouvelle équipe. Manuel Valls a été chargé de composer d'ici mardi un gouvernement « en cohérence avec les orientations » économiques définies par le chef de l'Etat. Arnaud Montebourg a de son côté annoncé à qu'il ne serait plus ministre au sein du nouveau gouvernement Valls, informant simultanément que son collègue Benoît Hamon était aussi partant.