Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi s'est dit vendredi « confiant » quant à l'efficacité des mesures annoncées début juin par l'institution pour dynamiser l'économie en berne de la zone euro, tout en appelant à nouveau les gouvernements à faire plus.

« Je suis confiant dans le fait que le paquet de mesures que nous avons annoncé début juin va contribuer à donner l'impulsion attendue à la demande (au sein de la zone euro, ndlr) et nous nous tenons prêts à ajuster davantage la position de notre politique », a déclaré l'Italien à l'occasion du forum économique et monétaire de Jackson Hole (Wyoming) aux Etats-Unis, d'après le texte de son discours transmis à l'avance par la BCE.

Pour autant, « aucun accommodement budgétaire ou monétaire ne peut compenser les réformes structurelles nécessaires dans la zone euro », a une fois de plus martelé M. Draghi, rappelant que la reprise au sein de la zone restait « uniformément faible » et le chômage élevé.

Le PIB de la zone euro stagne au T2

Le Produit intérieur brut de la zone euro a stagné au deuxième trimestre avec une contraction de 0,2% en Allemagne, une croissance au point mort en France et l'Italie qui a replongé dans la récession, tandis que l'inflation a ralenti à 0,4% en juillet, très loin de l'objectif de la BCE d'une hausse des prix légèrement inférieure à 2%. « Les mesures structurelles nationales qui permettent de s'attaquer à ces problèmes ne peuvent plus être reportées. Cet agenda de réformes couvre le marché du travail, les marchés de produits ainsi que les actions de soutien à l'environnement des affaires », a précisé le président de la BCE.

Celui que les marchés surnomment « Super Mario » a notamment insisté sur l'urgence à agir en faveur de l'emploi et des marchés du travail, dont l'hétérogénéité au sein des pays est source, selon lui, « de fragilité pour l'union monétaire ». Début juin, l'institution monétaire de Francfort (ouest) avait abaissé pour la sixième fois depuis novembre 2012 son principal taux directeur à un nouveau plus bas historique, 0,15%, et dévoilé un vaste éventail d'outils destinés à soutenir la demande de crédit en zone euro et contrer le risque grandissant de déflation, synonyme pour de nombreux observateurs de marasme économique.

Le taux de change de l'euro plus favorable

Parmi ces mesures figure un programme de prêts ciblés et à très long terme (TLTRO), dont le premier sera accordé en septembre et qui « a déjà suscité un intérêt significatif de la part des banques », s'est félicité M. Draghi vendredi. En parallèle, l'institution monétaire avance à « grands pas » dans sa réflexion concernant le moyen d'acheter des titres adossés à des prêts (ABS), un marché sinistré depuis la crise, avec pour objectif de faciliter le financement des entreprises, a-t-il ajouté. Par ailleurs, « nous avons déjà observé un mouvement sur le taux de change (de l'euro) qui devrait soutenir à la fois la demande et l'inflation », a indiqué M. Draghi. Le niveau élevé de la monnaie européenne par rapport aux autres devises mondiales est un sujet d'inquiétude persistant pour les exportateurs et les politiques européens.