Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé ce matin, dans une interview au Parisien, des mesures de relance du secteur du logement, parmi lesquelles un retour du Prêt à taux zéro dans l’ancien à partir d'octobre 2014. Il pose toutefois des conditions pour obtenir ce PTZ+ réactivé.

Face à l’atonie du marché de l’immobilier - les mises en chantier de logements neufs ont baissé de 19,7% sur un an en mai - qui freine la relance de l’économie et pèse sur la croissance, le gouvernement a décidé de réagir. Dans une interview publiée ce matin par Le Parisien-Aujourd’hui en France, le premier ministre Manuel Valls annonce un volet de mesures destinées à « enclencher un cercle vertueux : aider les Français à accéder à un logement et relancer un secteur déterminant pour la croissance et l'emploi ».

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Parmi les mesures d’ores et déjà dévoilées par le Premier ministre, une retient particulièrement l’attention : le retour du prêt à taux zéro (ou PTZ) dans l’ancien. Renforcé en 2011 - avec l’abandon des conditions de ressources et l’élargissement à l’ancien - au point d’être rebaptisé PTZ+, le PTZ, victime de son succès, avait été recentré sur le neuf dès l’année suivante, dans le cadre du 2e plan de rigueur du gouvernement Fillon. « Pour en limiter le coût », expliquait le Premier ministre de l’époque. Depuis, la voilure du dispositif a été réduite d’année en année, avec le durcissement des conditions de ressources et des obligations d’efficacité énergétique.

En milieu rural et avec travaux

Le retour du PTZ dans l’ancien s’apparente donc à un petit événement, notamment pour des primo-accédants qui ont quasiment disparu du marché depuis son recentrage. En 2011, au temps de sa splendeur, 3 PTZ sur 4 concernaient en effet un premier achat dans l'ancien.

Toutefois, le dispositif dévoilé par Manuel Valls semble très limité. « (…) le prêt à taux zéro sera élargi à l'achat d'un logement ancien dans certains centre-bourgs en zone rurale, sous réserve d'y réaliser des travaux », a ainsi indiqué le Premier ministre au Parisien. Au contraire du PTZ+ première mouture, qui concernait surtout « des zones tendues avec des prix élevés, et donc ne remplissait pas ou très mal son objectif », justifie Manuel Valls, qui devrait fournir plus de détails à l’occasion du conseil des ministres, ce matin.

En attendant, les premières réactions des professionnels de l’immobilier affluent. Le courtier Meilleurtaux, dans un communiqué, a ainsi immédiatement dénoncé une « mesure déconnectée du marché » : « (…) le retour s’il est confirmé, du prêt à taux zéro dans l’ancien mais principalement dans les zones rurales, alors que la demande des jeunes accédants à la propriété est sociologiquement et logiquement concentrée dans les grandes agglomérations, dénote d’un profond décalage avec les réels besoins car les jeunes cherchent à s’installer dans les centres villes là où se trouve l’activité économique et surtout les emplois », développe Maël Bernier, la porte-parole du courtier.

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