Le cabinet de conseil et d’étude PriceWaterhouseCooper (PwC) a dévoilé ce matin une étude mondiale (1) consacrée à la commercialisation des produits d’assurance-vie. Principal enseignement : internet et les nouvelles technologies peuvent aider à démocratiser l’assurance-vie auprès d’un public plus jeune et plus modeste.

Plus faciles à gérer, mieux rémunérés, exempts de frais d’entrée : les contrats d’assurance-vie distribués via internet disposent, pour la plupart, d’atouts non négligeables par rapport à ceux proposés par les grandes enseignes d’assurance et de bancassurance dans leurs réseaux.

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Et pourtant… Ce mode de distribution de l’assurance-vie reste encore très minoritaire en France. Selon l’étude de PwC, 15% des 500 consommateurs hexagonaux interrogés ont déjà souscrit un contrat sur internet. C’est certes un peu plus que dans les autres pays (11% en moyenne) mais encore modeste, compte tenu de l’appétence des Français pour ce produit d’épargne (2).

Un produit jugé « inabordable » pour certains

Selon PwC, le potentiel de développement de l’assurance-vie sur internet reste donc très important, notamment chez les plus jeunes et les plus modestes. « La jeune génération ne se sent pas concernée par l’assurance-vie, elle la considère comme un service inabordable », estime Ronald Sloukgi, associé chez PwC, dans un communiqué. « Le numérique permet aux assureurs de mieux connaître ces clients potentiels et de savoir comment les aborder ».

Les chiffres sont parlants : 90% des consommateurs français de 25 à 34 ans « se disent intéressés par ces nouveaux canaux » numériques. Parmi ceux qui envisagent de souscrire, le premier argument est la disponibilité continue du produit (60%), puis la simplicité (53%). Le rapport qualité-prix n’arrive qu’en troisième position (35%). « La priorité des compagnies d’assurance est de se doter d’une stratégie commerciale adaptée à l’ère numérique, plutôt que de se contenter de “numériser” les activités existantes » poursuit Ronald Sloukgi.

Le prix, premier critère de choix

Pour autant, la distribution de l’assurance-vie dans les agences des assureurs et des bancassureurs a encore de beaux jours devant elle. Les Français privilégiant les canaux numériques pour rechercher leur assurance-vie (26%) ou communiquer avec leur assureur (21%) sont encore largement minoritaires. « L’enjeu pour les assureurs est de développer plus d’interopérabilité entre les différents canaux : physique et digital. Les réseaux physiques ont encore leur place en France, les produits d’assurance-vie étant typiquement des produits vendus en face à face », analyse Pauline Adam-Kalfon, directrice chez PwC.

La qualité de la relation avec son conseiller reste en effet un critère de choix pour 22% des personnes interrogées, un pourcentage qui monte à 30% chez les moins de 25 ans. La solidité financière de la compagnie d’assurance importe pour un quart des répondants. Mais c’est le prix qui au final reste l’élément primordial, cité par 42%.

(1) Etude réalisée en mai 2014 auprès d’un échantillon représentatif en âge, sexe et niveau de revenus de 9.281 consommateurs au Brésil, au Canada, en Europe centrale et de l’est, en Chine et à Hong-Kong, en France, en Allemagne, en Inde, au Mexique, aux Pays-Bas, à Singapour, en Afrique du Sud, en Espagne, en Suisse, en Suède, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. En France, l’échantillon se limite à 500 personnes interrogées.

(2) Selon la dernière enquête Patrimoine de l’Insee, datant de 2010, 41% des ménages disposaient d’un contrat d’assurance-vie, ce qui en faisait le 2e placement financier le plus détenu après le Livret A et le LDD.