Le Crédit Mutuel-CIC a déployé cette semaine à Boulogne-Billancourt son portefeuille électronique baptisé « Fivory ». L’outil se distingue de celui de ses concurrents : utilisable pour les paiements en ligne, il l’est aussi dans les magasins physiques. Tous les porteurs de smartphone peuvent l’utiliser, quels que soient leur banque et leur opérateur mobile. Fivory doit être développé prochainement dans d’autres villes françaises et dès 2015 en Europe et au Canada.

A première vue, tout laisse à penser que le Crédit Mutuel-CIC a un train de retard sur la sortie de son portefeuille électronique baptisé Fivory, lancé vendredi dernier et présenté ce mardi 21 mai. En effet, la majorité des banques françaises propose déjà un service de paiement en ligne : le groupe BPCE et LCL ont « V.me », le Crédit Agricole a développé « Kwixo » et BNP Paribas, Société Générale et la Banque Postale se sont rapprochées l’année dernière pour proposer « Paylib ». Fivory semble donc être un portefeuille électronique supplémentaire qui arrive sur le marché.

Lire par ailleurs : La Banque Postale, la Société Générale et BNP Paribas lancent Paylib, leur alternative à Paypal 

Dans les faits, il n’en est rien. En développant Fivory, le Crédit Mutuel-CIC semble avoir été plus ambitieux que ses concurrents. L’application n’est pas qu’un service de paiement en ligne, elle permet également de régler ses achats avec son téléphone portable dans les commerces physiques, ce que ne proposent pas les services des autres banques françaises. Décrit comme un outil de « shopping connecté », Fivory est également un réseau social qui permet à ses utilisateurs de sélectionner leurs marchands favoris, d’avoir accès à des programmes de fidélité, des réductions automatiquement appliquées au moment du paiement, etc.

« Une télécommande sécurisée »

En ce qui concerne le paiement, la solution Fivory fonctionne comme un « wallet », un portefeuille virtuel qui permet de régler ses achats sans communiquer au commerçant ses coordonnées bancaires. Après avoir téléchargé l’application, le consommateur se crée un « porte-monnaie » et y associe soit une carte bancaire (1), soit un compte bancaire. Selon le choix de l’utilisateur, lors d’un achat, le porte-monnaie Fivory est rechargé automatiquement par carte bancaire ou prélèvement.

« Jamais aucune donnée bancaire du consommateur n’est transmise au commerçant » souligne le communiqué de presse. « Le smartphone agit simplement comme une télécommande sécurisée avec la plateforme Fivory ». A chaque paiement, l’utilisateur doit saisir un code confidentiel à cinq chiffres, qu’il aura choisi lui-même lors de son inscription.

Paiement NFC même avec les smartphones non équipés

Autre singularité : Fivory est accessible à tous les consommateurs majeurs, équipés de smartphone (2), qui peuvent télécharger gratuitement l’application. Pour l’utiliser, il ne faut pas obligatoirement être client du Crédit Mutuel-CIC, ni être affilié à un opérateur mobile particulier.

Côté paiement, le Crédit Mutuel-CIC se démarque encore une fois de la concurrence : les achats chez les commerçants partenaires se font en approchant le téléphone d’un terminal de paiement équipé de la technologie sans contact, dite NFC (Near Field Communication). Tous les smartphones peuvent être utilisés pour les transactions, même les appareils non équipés de la technologie sans contact grâce à l’ajout d’un sticker NFC au dos du téléphone.

Pour le moment, Fivory n’est utilisable qu’à Boulogne-Billancourt. L’outil doit se développer dans d’autres villes françaises cette année. Dès 2015, l’application sera présente dans certains pays européens – l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni – et au Canada.

(1) Fivory accepte les cartes Mastercard et Visa.

(2) Compatible sous Android ou IOS.