L'association de défense de la place financière parisienne Paris Europlace s'est insurgée mardi contre la future mise en place de la taxe sur les transactions financières, qui vient de faire l'objet d'un accord a minima entre 11 pays d'Europe.

Après plusieurs mois de débats, 11 pays européens se sont mis d'accord sur une version a minima de la taxe sur les transactions financières. Ce projet de TTF, annoncé mardi à Bruxelles, doit voir le jour au 1er janvier 2016 au plus tard et concernera dans un premier temps les actions et quelques produits dérivés.

Cette taxe fait peser « une menace sur la reprise économique européenne » et constitue « un nouveau handicap de compétitivité pour les entreprises », a dénoncé Paris Europlace dans un communiqué. « Les nombreuses zones d'incertitude sur les modalités de mise en œuvre, qui reflètent la difficulté à réunir un consensus des pays concernés, risquent d'entrainer un renforcement des incertitudes et de l'instabilité pour l'exercice des activités des entreprises industrielles et financières », a poursuivi l'association .

La crainte d'un déséquilibre avec la City

Opposée de longue date au projet, l'association estime que « tout projet qui élargirait le champ de la taxe aux dérivés, en particulier aux dérivés actions, serait en soi une menace grave pour les entreprises françaises et européennes concernées, dont le coût de financement serait renchéri et la couverture des risques fragilisée ».

« Taxer ces contrats dérivés produira une relocalisation massive de ces instruments et des activités concernées dans les centres financiers en dehors de la zone des pays de coopération renforcée », avertit-elle. Cette zone de coopération renforcée comprend notamment l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne, mais pas le Royaume-Uni, où la City de Londres constitue la première place financière en Europe.