Le nombre des débits frauduleux sur compte bancaire a fortement augmenté ces dernières années, selon l’enquête « Cadre de vie et sécurité » réalisée par l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) en collaboration avec l’Insee (1). Retour en chiffres sur ce phénomène qui va croissant.

718.000 - C’est le nombre estimé des ménages français victimes, au cours de l’année 2012, d’un débit frauduleux sur leur compte bancaire, hors vol ou oubli des moyens de paiement, ou extorsion de données confidentielles par la violence ou la menace. Ce chiffre, qui représente 2,6% des ménages, est en nette augmentation par rapport à 2011 (649.000) et 2010 (501.000).

2,2 - C’est le nombre moyen de débits frauduleux subis par chaque victime sur la période 2011–2012, pour une valeur moyenne totale de 900 euros. Plus des deux tiers des victimes (68%) n’ont toutefois subi qu’un seul débit frauduleux, la moitié d’entre eux étant inférieurs à 300 euros.

55% - Dans plus de la moitié des cas, le débit frauduleux a concerné un achat sur internet. Viennent ensuite, par ordre de préférence des fraudeurs, les achats dans un commerce traditionnel (13%), les retraits DAB (12%) et les virements bancaires (6%). 60% de ces fraudes ont été mises en œuvre depuis la France.

27% - Un quart seulement des victimes de débits frauduleux en ont été informées par une banque (la leur ou une autre). « Le ménage victime d’un débit frauduleux d’un montant élevé pourrait d’autant plus facilement être averti par la banque qu’il risque de se trouver, à la suite du débit, en situation de découvert ou de dépassement de plafond, pour laquelle la banque est souvent avertie de façon automatique » commentent les auteurs de l’étude. La proportion des ménages avertis par une administration (police, gendarmerie, fisc) est « marginale ». Dans 65% des cas, la fraude a été découverte par les victimes elles-mêmes, en consultant leur relevé bancaire.

27% - 27% des victimes seulement savent précisément comment les fraudeurs ont réussi à intercepter les informations sur leur compte bancaire. Dans 15% des cas, le vol des données bancaires s’est opéré à l’occasion d’un achat ou d’une réservation sur internet. Viennent ensuite les achats dans un commerce traditionnel (6%), les retraits aux distributeurs (4%) et le phishing (moins de 3%).

46% - Moins d’une victime sur deux a porté plainte à la suite de la fraude. Un pourcentage qui augmente avec le montant du débit frauduleux. Pour 3 victimes sur 4, la principale motivation était le remboursement du préjudice par la banque. Seules 14% des victimes étaient guidées par la volonté d’identifier et punir les auteurs.

3% - C’est le pourcentage des plaintes qui donnent lieu ensuite à l’identification des auteurs de la fraude. Résultat : 42% des victimes ayant signalé la fraude à la police ou à la gendarmerie ont finalement jugé cette démarche inutile.

85% - 85% des victimes de fraudes ont obtenu de leur banque le remboursement des sommes volées. 5% ont essuyé un refus, 6% n’ont rien demandé.

(1) Vague 2013, portant sur l’année 2012, réalisée entre avril et juin 2013 auprès de 14.500 ménages résidant en France métropolitaine.