Les ministres de l'Economie et des Finances, Arnaud Montebourg et Michel Sapin, ont appelé mardi les banques, lors d'une visite d'entreprise près de Lyon, à être « plus civiques » et à se mettre « au service de l'économie réelle ».

« Le système bancaire s'est un peu trop détourné des petites entreprises, il doit s'intéresser davantage à l'économie de nos PME et pas seulement aux marchés mondiaux, notre travail est de l'y ramener », a déclaré Arnaud Montebourg lors d'un point presse.

Une position que partage Michel Sapin qui estime qu'« en 2008, le monde a été victime d'une finance qui était seulement virtuelle, cette finance doit se remettre en mouvement et au service de l'économie réelle ». « Ceux qui se sont trompés et ont perdu des plumes (avec la crise, NDLR) mais ont su trouver l'Etat pour sauver le système financier et bancaire doivent aujourd'hui se dire que c'est le moment de rendre la monnaie de la pièce et de prendre des risques avec des entreprises innovantes », a appelé le ministre des Finances.

« Il y a la bonne et la mauvaise finance »

Pour Arnaud Montebourg, l'Etat peut envisager de travailler sans les banques, en inventant « de nouveaux systèmes de financement, y compris s'il faut contourner les banques », citant la réussite de bpiFrance mais également du crowdfunding (financement participatif) comme sources d'inspiration. « Dans la finance comme le cholestérol, il y a la bonne et la mauvaise. La mauvaise est spéculative, la bonne s'intéresse aux placements à long terme, fait crédit aux PME et soutient les chefs d'entreprise », a glissé le ministre de l'Economie.

Interrogés sur les réticences de certains parlementaires socialistes face aux 50 milliards d'euros d'économies annoncés par le Premier ministre, Manuel Valls, lors de son discours de politique générale, les deux ministres ont rappelé que les parlementaires seraient consultés. « Le dialogue est par définition la manière de construire l'avenir et de travailler avec une majorité, c'est même celle de travailler avec un Parlement, même ceux qui veulent aller à l'essentiel et vers l'intérêt général dans l'opposition », a assuré Michel Sapin.

Le ministre de l'Economie a de son côté rappelé que « le Parlement représente la Nation et a donc une légitimité à vouloir contrôler le travail du gouvernement et le réorienter, nous devons pouvoir arriver à un point d'équilibre entre les différentes parties ».