« Atone » et « attentiste », tel se présente le marché des résidences secondaires sur les littoraux de Basse-Normandie et de la « Bretagne historique », a estimé jeudi à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) le Conseil supérieur du notariat qui a constaté en 2013 une baisse des volumes des ventes et des prix.

« Sur le marché secondaire, depuis 2008, nous avons assisté sur l'ensemble du littoral à un tassement de l'activité, lié à la crise et aux incertitudes fiscales », commente, dans un « Baromètre de l'immobilier », le Conseil supérieur du notariat (CSN). « Même si on a eu au cours du dernier trimestre des reprises de volume, 2013 a été marquée par une baisse sensible des volumes, dans l'ancien comme dans le neuf », a commenté Pierre-Luc Vogel, vice-président du CSN lors d'une conférence de presse.

Depuis 2008, on assiste par ailleurs à une « érosion des prix », souligne le CSN. L'étude porte sur les littoraux de Basse-Normandie et de la « Bretagne historique », composée des quatre départements de la Bretagne administrative - Ille-et-Vilaine, Côtes d'Armor, Finistère et Morbihan - ainsi que du département de Loire-Atlantique.

Seuls les prix des appartements neufs en hausse

En Normandie, les prix des appartements anciens ont baissé sur un an de 6,3% et ceux des maisons anciennes de 3,3%. L'évolution sur 5 ans est respectivement de -4,8% et -6,4%. Reste que, sur 10 ans, les appartements anciens ont gagné 77,6% et les maisons anciennes de 47,6%. En Normandie, seuls les appartements neufs ont connu une évolution positive sur un an : + 8,9%. Sur 5 ans, elle est de 14,1% et, sur 10 ans, les prix ont doublé : + 101,7%.

En Bretagne, les appartements anciens ont perdu 5,5% sur un an, 9,3% sur 5 ans mais ont augmenté de près de 54% sur 10 ans. Pour les maisons anciennes, l'évolution est de -5,5% sur un an, -13,9% sur 5 ans mais + 39,4% sur 10 ans. Les prix des appartements neufs ont progressé de plus de 6% sur un an, de plus de 9% sur 5 ans et de 62% sur 10 ans.

« Clairement aujourd'hui, on est dans une déflation des prix de l'immobilier, qui crée l'attentisme », a expliqué Pierre-Luc Vogel. Les acquéreurs « préfèrent attendre en espérant qu'à l'avenir les prix soient plus faibles. Or, ces facteurs devraient inciter à l'achat, notamment des taux d'intérêt très faibles ».

L'importance de l'abattement de 25% sur les plus-values

Le CSN s'attend à une augmentation des ventes au second trimestre 2014 et jusqu'à fin août, date à laquelle prendra fin l'abattement de 25% sur les plus-values. « On peut penser qu'après le 1er septembre, on aura une forme de dépression du marché : les vendeurs ne bénéficieront plus de la réduction des plus values et retireront peut-être un certain nombre de biens à la vente », a prédit le vice-président du CSN .