Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé mercredi le gel des prestations sociales « jusqu'en octobre 2015 », détaillant pour la première fois l'ensemble des 50 milliards d'économies dans la dépense publique prévues de 2015 à 2017 : 18 milliards pour l'Etat, 11 milliards pour les collectivités et 21 pour la protection sociale.

« Il n'est pas question évidemment de diminuer le montant des prestations sociales mais, dans le contexte exceptionnel qui est le nôtre, elles ne seront pas revalorisées jusqu'en octobre 2015 » , a-t-il annoncé, entouré de Michel Sapin (Finances), Christian Eckert (Budget), Marisol Touraine (Affaires sociales) et Marylise Lebranchu (Fonction publique).

« Cette stabilité concernera les pensions du régime de retraite de base » pour 1,3 milliard d'euros ainsi que « les retraites complémentaires qui relèvent des partenaires sociaux » pour 2 milliards d'euros, a-t-il précisé à l'issue du Conseil des ministres dans une intervention au format exceptionnel. En revanche, tous les minima sociaux (RSA, ASS, Allocation Adulte handicapé) « continueront d'augmenter au rythme de l'inflation ».

De la même manière, a poursuivi le chef du gouvernement, « ces mesures temporaires épargneront les retraités dont les pensions sont les plus modestes puisque le minimum vieillesse continuera, lui, d'être revalorisé ». Quant aux « engagements de revalorisation exceptionnelle décidés dans le plan pauvreté de janvier 2013 pour le RSA, le complément familial et l'allocation de soutien familial », ils sont selon lui « décalés d'une année ».

Le programme de stabilité soumis à l'Assemblée le 30 avril

D'une manière plus générale, Manuel Valls a confirmé les grandes lignes de la ventilation des 50 milliards d'économies, à savoir 18 milliards pour l'Etat, 11 milliards pour les collectivités territoriales et 21 pour la protection sociale.

Le Premier ministre a assuré aussi que le gouvernement « maintiendrait les créations de (60.000, NDLR) postes dans l'Education nationale » au nom de la « priorité donnée à la jeunesse » par François Hollande lors de sa campagne présidentielle de 2012.

Il a par ailleurs indiqué que le « programme de stabilité » des finances publiques, qui devra refléter les économies budgétaires et le retour au 3% de déficit public en 2015, serait examiné le 23 avril en Conseil des ministres, puis soumis au vote de l'Assemblée nationale le 30 avril avant sa communication à Bruxelles.

Valls exclut une remise en cause du « modèle social »

La France, a-t-il assuré, alors que le gouvernement avait semblé envisager un report de l'objectif des 3%, « tiendra ses engagements, « bases de (sa) crédibilité, de la confiance et de notre souveraineté ». Manuel Valls a toutefois exclu toute remise en cause du « modèle social » et notamment du Smic, comme le proposait le président du Medef Pierre Gattaz pour les jeunes. « Je le dis avec force », a insisté le Premier ministre.