Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé mercredi que dans le cadre des mesures d'économies du gouvernement, la revalorisation du RSA et d'autres allocations prévue dans le cadre du plan pauvreté serait « décalée d'une année ».

« Les engagements de revalorisation exceptionnelle décidés dans le plan pauvreté de janvier 2013 pour le RSA, le complément familial et l'allocation de soutien familial sont confirmés. Mais ces revalorisations seront décalées d'une année », a-t-il dit devant la presse après le conseil des ministres.

La hausse de 1,3% du Revenu de solidarité active (RSA) « socle » (revenu minimum pour personnes sans ressources) intervenue au 1er janvier 2014 aurait dû être complétée par une augmentation exceptionnelle de 2% le 1er septembre 2014. Dans le cadre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale lancé en janvier 2013, le gouvernement avait décidé une augmentation de 10% d'ici à la fin du quinquennat.

« Elles ne seront pas revalorisées jusqu'en octobre 2015 »

« Il faut aller au-delà » des économies déjà réalisées dans le cadre de la réforme des retraites, de l'accord sur les retraites complémentaires et de la réforme de la politique familiale, a déclaré Manuel Valls. « Il n'est pas question, évidemment, de diminuer le montant des prestations sociales. Mais dans le contexte exceptionnel qui est le nôtre, elles ne seront pas revalorisées jusqu'en octobre 2015 ».

« Cette stabilité concernera les pensions du régime de retraite de base (1,3 milliard d'euros) » et « pourra concerner aussi les retraites complémentaires qui relèvent des partenaires sociaux (2 milliards d'euros) », a-t-il précisé.

Les 13,5 millions de retraités du régime général attendront donc 18 mois pour voir leur pension revalorisée, puisqu'en vertu de la réforme des retraites, les pensions de base ne devaient être revalorisées qu'au 1er octobre, au lieu du 1er avril habituel. Cette mesure reconductible chaque année devait rapporter 1,4 milliard d'euros en 2020.

Début mars, les administrateurs de l'Arrco - représentants du patronat et des syndicats - avaient eux décidé le gel en 2014 des pensions complémentaires de ce régime des salariés du privé (11,8 millions de personnes), de même que celles des cadres versées par l'Agirc.

« Poursuite de la modernisation de la politique familiale »

Manuel Valls a cependant précisé que « ces mesures temporaires épargneront les retraités dont les pensions sont les plus modestes, puisque le minimum vieillesse continuera, lui, d'être revalorisé ». « Le niveau des autres prestations sociales sera également stable jusqu'en octobre 2015, à l'exception de tous les minima sociaux qui continueront d'augmenter au rythme de l'inflation », a-t-il dit. Par ailleurs, « la poursuite de la modernisation de la politique familiale permettra 0,8 milliard d'euros d'économies ».