Afin de valoriser leurs contrats d’assurance-vie, les distributeurs hors réseaux bancaires proposent généralement deux fonds en euros aux assurés : un classique et un fonds à rendement bonifié. Boostés aux actions ou à l’immobilier, ces fonds affichent une rémunération moyenne de 80 à 90 points de base supérieure à celle des supports à rendement garanti classiques sur les 5 dernières années selon une étude du cabinet Facts & Figures.

La semaine passée, le cabinet de conseil spécialisé Facts & Figures a dévoilé ses hypothèses pour 2014 et livré son estimation de la moyenne du rendement des fonds euros en 2013 : 2,76%.

Lire : Assurance-vie : le rendement moyen des fonds euros attendu entre 2,50% et 2,60% en 2014

Ce baromètre annuel de l’épargne-vie livre aussi des indications très précises sur la composition et le rendement moyen des différents types de fonds en euros : les classiques, présents dans quasiment tous les contrats, les dynamiques, plus fortement exposés au marché boursier, et les immobiliers, boostés comme leur nom l’indique aux actifs immobiliers. « Sur ces cinq dernières années (2009-2013), les fonds en euros dynamiques ont délivré une performance moyenne de 3,96%, soit 80 centimes (NDLR : soit 80 points de base) de mieux que les fonds classiques », précise le communiqué de Facts & Figures. « Les fonds en euros immobiliers ont également surperformé les fonds classiques de près de 90 centimes. »

Facts & Figures dresse par ailleurs une courbe d’évolution annuelle des rendements de ces différents fonds. Ainsi, les fonds dynamiques affichent ces dernières années systématiquement la meilleure performance, à l’exception notable de l'année 2011, lors de laquelle ils avaient enregistré une chute vertigineuse, avec un rendement moyen de 2,16%. Pour rappel, en 2011, le CAC 40 avait perdu 17%. En conséquence, depuis 2011, les fonds immobiliers sont les seuls à se distinguer par leur régularité, en progressant même de 0,04 point de 2011 à 2013 (3,84%). L’an passé, les fonds dynamiques dominaient ainsi à nouveau le marché mais avec une très faible marge, leur rémunération moyenne (3,89%) étant très proche de celle des fonds boostés à l’immobilier.

2013, l’année de l’immobilier

La composition des supports à taux boosté a fortement évolué en 2013. Les fonds immobiliers ont nettement augmenté leur pourcentage d’actifs spécialisés. De 41,7% en 2012 selon Facts & Figures, la moyenne de la part d’immobilier dans ces fonds spécifiques est passée à près de 70% en 2013, les parts d’actifs monétaires, obligataires et en actions ayant été fortement réduites. De manière plus générale, en 2013, les supports les plus performants ont fortement augmenté leur part d’immobilier, les fonds en euros dynamiques ayant eux aussi bonifié cette part, de 19,1% en 2012 à 28,3% en 2013. Les fonds dynamiques possèdent ainsi désormais en moyenne plus d’actifs immobiliers que d’actions en 2013 : « La poche actions pèse en moyenne 21% dans les fonds en euros dynamiques et la poche obligations environ 50% », précise le communiqué.

A titre de comparaison, les fonds en euros classiques étaient en moyenne « investis à 84% en obligations, à 8% en actions et à 4% en immobilier » à la fin 2013, avec par ailleurs « 3% de monétaire pour absorber les flux de trésorerie ».

Les contrats bancaires parmi les moins rentables

Les fonds dynamiques et immobiliers ne sont toutefois pas accessibles à tous. « Les promoteurs des fonds en euros dynamiques et des fonds en euros immobiliers sont presque exclusivement des sociétés d’assurance-vie spécialisées sur l’épargne-vie patrimoniale et privée », relève le cabinet dans son étude. L’accès à ces fonds tend cependant à se démocratiser via l’assurance-vie en ligne, qui vise un public plus large que la seule clientèle patrimoniale. Ainsi, dans la liste de fonds dynamiques et immobiliers étudiés par Facts & Figures, sont cités Suravenir Opportunités, assuré par la filiale du Crédit Mutuel Arkéa Suravenir, Netissima et Euro Exclustif, assurés par E-cie vie, filiale de Generali, ou Euro Allocation Long Terme, de Spirica, du groupe Crédit Agricole Assurances. Tous ces fonds sont actuellement présents sur des contrats de courtiers en ligne.

Le cabinet compare aussi les rendements selon l’identité du distributeur. Facts & Figures regroupe ainsi dans une même catégorie « courtiers, CGPI (conseillers en gestion de patrimoine indépendants, ndlr) et partenariats internet ». Rendement moyen des fonds euros : 3,22%. « Plus les compagnies ont besoin de fidéliser une distribution non-captive et/ou de capter des flux de collecte, meilleurs sont les taux servis », juge Facts & Figures. Les bancassureurs, c’est-à-dire les réseaux bancaires commercialisant des contrats d’assurance-vie, font ainsi figure de mauvais élèves puisqu’ils servent le moins bon taux de rendement moyen, 2,60%, de 16 points de base inférieur à la moyenne générale.