Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a estimé, dans une interview accordée lundi au Figaro, que le niveau actuel de l'euro était « anormalement fort » compte tenu de la situation économique de la zone euro.

« L'euro est anormalement fort compte tenu de la position de la zone euro dans le cycle économique et de son retard dans la reprise de la croissance par rapport à d'autres », a déclaré Christian Noyer, dans les colonnes du quotidien, en marge des réunions du G7 à Washington.

Selon le gouverneur de la Banque de France, cette situation est particulièrement préjudiciable pour l'économie française du fait de son « problème de compétitivité qu'il faut absolument traiter ». « La France a pris du retard par rapport à l'Italie et surtout à l'Espagne qui ont fait des ajustements de leurs coûts de production », a-t-il ajouté.

Risque de déflation

Christian Noyer estime cependant que si « cette baisse est souhaitable, il est plus facile de l'invoquer que de l'orchestrer », réfutant le rôle de la politique monétaire de la BCE comme explication de cette hausse. « Le niveau des taux européens est aujourd'hui inférieur aux taux américains, sur pratiquement toutes les échéances et notamment à long terme. Les différentiels de taux d'intérêt ne sont pas à l'origine de ce qui se passe sur le marché des changes », a-t-il assuré.

S'exprimant par ailleurs sur les risques de déflation dans la zone euro, Christian Noyer a assuré que « si la période d'inflation basse devait durer plus longtemps que prévu, nous avons à notre disposition de nombreux instruments » pour y remédier. « L'opinion publique et les marchés savent que nous ferons ce que nous devons pour que l'inflation remonte vers sa cible de 2% », a-t-il conclu.