Le ministre français de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici a récusé dimanche que la réforme du secteur bancaire présentée la semaine dernière par Bruxelles puisse être plus radicale que celle qu'il a fait voter en France l'an dernier.

« Ce n'est pas un texte qui va plus loin. C'est un texte très différent » dans la mesure où il ne vise que les seules grandes banques, a souligné dimanche Pierre Moscovici, lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI. Pour le ministre socialiste, les propositions du commissaire européen au Marché intérieur et aux Services, Michel Barnier, sont d'inspiration anglo-saxonne et ne prennent pas en compte la vaste palette d'activités que pratiquent les quelques grandes banques qui dominent le marché français.

Quand la Commission européenne présente un projet « plutôt favorable à un modèle anglo-saxon, je ne me sens pas doublé sur ma gauche », a-t-il lancé, en rappelant que son homologue allemand Wolfgang Schaüble, qui est de droite, était lui aussi opposé aux projets du commissaire Barnier.

« Nous avons légiféré. Nous avons bien fait. »

Le projet de Bruxelles interdit à une trentaine de très grosses banques de faire des opérations de marché pour leur propre compte. Les autorités nationales de surveillance auront aussi le pouvoir de leur imposer, si nécessaire, la filialisation des activités risquées.

« Nous avons légiféré. Nous avons bien fait. Il faut en tenir compte », a lancé Pierre Moscovici à l'adresse des responsables bruxellois. Pour rappel, habituellement très mesuré, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer avait qualifié la semaine dernière d'« irresponsable » le projet de réforme européen.