Dévoilé en juin dernier, Soon, le compte bancaire entièrement gérable sur smartphone développé par Axa Banque, pourrait ouvrir dans les prochains jours, selon son directeur général. Le point sur les promesses d'un service qui s'annonce particulièrement innovant dans le contexte français.

Invité, le 14 décembre dernier, du Billaut Show, une web-TV animée par Jean-Michel Billaut, Pierre Janin, directeur général d'Axa Banque, a fourni quelques informations sur l'état d'avancement de Soon, le nouveau service actuellement développé par l'enseigne.

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Présenté en juin dernier, Soon se fait en effet toujours attendre sept mois plus tard. Mais le lancement semble proche. Selon Pierre Janin, les premières invitations devraient ainsi être envoyées « dans les prochains jours ». Pour son nouveau service, Axa Banque a choisi un mode de lancement original dans le domaine bancaire, et plus proche de ce qui se fait dans le domaine des services web. Pas de campagne publicitaire, ni de lancement à grande échelle : les internautes intéressés, et qui ont pris le temps de s'inscrire sur le site web de Soon, devront attendre de recevoir une invitation pour ouvrir leur compte. Une formule qui a le mérite de permettre une montée en régime progressive. Les 740.000 clients actuels d'Axa Banque ne disposeront par ailleurs d'aucun passe-droit, le premier objectif de Soon étant de rallier une clientèle nouvelle, plus jeune et connectée.

Ni site web, ni plateforme téléphonique

Soon, fortement inspiré de l'américain Simple, promet en effet d'introduire en France un mode de relation bancaire assez inédit. « Nous voulons faire disparaître la banque derrière un mode de gestion plus efficace » en proposant « de vraies innovations fonctionnelles », a expliqué Pierre Janin à Jean-Michel Billaut. Le service, d'abord, ne sera accessible que sur mobile, le site web se résumant à une vitrine publicitaire de la marque. L'ensemble de la procédure d'ouverture se fera également sur mobile, y compris l'envoi des pièces justificatives (sous forme de photos) et la signature du contrat. Soon ne disposera pas non plus de centre d'appel téléphonique : l'ensemble de la relation entre la banque et le client se fera par messagerie électronique.

Classiquement, Soon fournira à ses clients un chéquier et une carte bancaire Visa avec fonction de paiement sans contact. D'après le compte Twitter de la marque, elle pourra d'ailleurs être obtenue sans justifier d'un revenu minimum. L'innovation la plus mise en avant par Axa Banque est le « reste à dépenser ». « Le solde bancaire ne dit jamais la vérité », a ainsi expliqué Pierre Janin. Le reste à dépenser, lui, prendra en compte non seulement les opérations passées, mais aussi celles qui sont prévisibles dans le futur, comme le paiement récurrent d'une facture ou d'un abonnement. « Nous voulons orienter les gens vers des comportements plus vertueux » a expliqué Pierre Janin.

Epargne de projet

Soon compte aussi faire disparaître la notion de livret bancaire au profit d'une épargne par projet : le service permettra de paramétrer des virements automatiques calculés au plus juste pour atteindre un objectif (par exemple mettre 1.000 euros de côté pour un voyage) à une date donnée. Il facilitera également les transferts d'argent entre particuliers, en permettant d'associer son compte Soon avec un compte PayPal. Les clients, enfin, pourront rapatrier les factures de leurs achats, qui seront automatiquement associées aux opérations correspondantes. D'autres services, dont un baptisé « Service meilleur prix », restent encore à dévoiler.

Dernière question : combien sera facturé le service ? Pierre Janin évoque, dans le Billaut Show, un service « low-cost », destiné prioritairement aux jeunes, sans plus de précisions. Soon sera-t-il capable de s'aligner sur la tarification des banques 100% en ligne, qui offrent les moyens de paiement et les opérations courantes, mais demandent en contrepartie de justifier d'un certain niveau de revenus ? La meilleure piste est peut-être à chercher, encore une fois, du côté de Simple. L'accès du service américain est en effet gratuit. La société ne facture que quelques opérations (les retraits à l'international par exemple) et se rémunère en percevant une marge sur les revenus tirés des dépôts des clients et les commissions payées par la banque du commerçant à la banque du porteur de la carte bancaire. Ce modèle économique est-il transposable en France ? Une partie du succès de Soon réside sans doute dans la réponse à cette question.