Le commissaire européen chargé des Services financiers, Michel Barnier, a salué jeudi l'accord majeur conclu la veille au soir entre les ministres européens des Finances sur l'union bancaire, un mécanisme destiné à éviter une nouvelle crise de la zone euro.

« Ce que nous avons fait cette nuit est très important. (...) Nous rétablissons patiemment des bases solides et une stabilité financière en Europe », a commenté Michel Barnier au micro de la radio RTL. « Je trouve normal que les banques mettent de l'argent de côté, qu'elles épargnent en quelque sorte, pour faire face au mauvais temps », a-t-il ajouté. « Que les banques paient pour les banques (...), plutôt que les contribuables ».

L'accord trouvé mercredi prévoit la création d'un mécanisme unique de résolution, chargé d'organiser, si nécessaire, une faillite ordonnée des banques défaillantes de la zone euro.

« 6.000 banques vont être supervisées »

« Toutes les banques - 6.000 banques - de la zone euro vont être supervisées à partir du mois de novembre 2014 par la Banque centrale européenne », a rappelé le commissaire européen. L'accord prévoit toutefois que la BCE concentrera sa vigilance sur environ 130 très grandes banques.

Un fonds unique viendra compléter le mécanisme, abondé par le secteur bancaire. Il comptera « a peu près 55 milliards d'euros dans les 10 ans qui viennent » et commencera à fonctionner progressivement à partir de 2016.

Il s'agit également d'éviter « un certain nombre de manipulations et de scandales comme on a pu en connaître avec des produits toxiques », a expliqué Michel Barnier, citant l'exemple du Libor. « Il y a des gens qui auraient mérité d'aller en prison en commettant de telles manipulations », a-t-il ajouté. « L'échelle des sanctions n'était pas suffisamment grave ».

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