BNP Paribas mise sur le secteur en pleine croissance du paiement mobile en testant à grande échelle sur ses principaux marchés européens (la France, l'Italie et la Belgique) plusieurs services que la banque a présenté mercredi.

S'il ne représente que 2% des transactions dans le monde (3% en France), le paiement mobile devrait croître de 35% en volume et en valeur d'ici 2017, selon une étude du cabinet Gartner citée par BNP Paribas. En 2020, la moitié des paiements européens s'effectueront sur mobile, selon une autre étude citée par la banque. « Nous pensons qu'il va y avoir une vraie révolution dans les années à venir. La seule incertitude, c'est le rythme de ces changements », a estimé le directeur général délégué de BNP Paribas, François Villeroy de Galhau, lors de cette présentation.

Créer un « shopping 3.0 »

Après le lancement du portefeuille électronique Paylib en France, en partenariat avec Société Générale et la Banque postale, le groupe testera début 2014 en Belgique un autre portefeuille électronique, baptisé Sixdots, en association avec l'opérateur télécom Belgacom.

Comme Paylib, cette application permettra de payer sur internet en utilisant un mot de passe plutôt qu'un numéro de carte bancaire, mais proposera également de stocker des cartes de fidélité ou des billets électroniques, avec la possibilité de recevoir des bons de réduction. Pour le groupe, qui compte à terme lancer cette solution en France, il s'agit de « couvrir l'ensemble de la chaîne de valeur » en créant un « shopping 3.0 », a expliqué Béatrice Cossa-Dumurgier, directrice opérationnelle de la banque de détail.

Paylib : 100.000 téléchargements en moins de 2 mois

Selon Mme Cossa-Dumurgier, Paylib, lancé fin septembre, a enregistré plus de 100.000 téléchargements. Dans son communiqué de résultats trimestriels, BNP Paribas indiquait avoir 20.000 clients inscrits à ce service mi-octobre.

La banque teste également depuis quelques semaines « Mobo », qui s'adresse aux petits commerçants et leur permet de transformer leur smartphone en terminal de paiement à l'aide d'une application et d'un lecteur de carte, à l'instar de ce que propose le groupe Square aux Etats-Unis.

Les banques disposent d'atouts naturels sur ce marché selon BNP Paribas

De nombreux groupes ont investi ces derniers mois le marché du paiement mobile. Aux côtés de géants du web comme Apple ou Google et des spécialistes du paiement physique comme Visa ou Mastercard, des start-ups innovantes (Lydia en France) tentent aussi de se faire une place. Si BNP Paribas reconnaît que la concurrence dans le secteur est rude, le groupe estime que les banques disposent d'atouts naturels, étant vues comme un acteur de confiance et alors que la préoccupation entourant la sécurité des transactions ne devrait pas aller en diminuant.