En 2012, le prêt sur gage, l’activité historique du Crédit Municipal de Paris a obtenu des résultats positifs. Mais le groupe CMP a été plombé par une perte de 7 millions d’euros de sa filiale CMP Banque. L’UMP s’est emparée du sujet au dernier Conseil de Paris.

En 2004, l’activité du Crédit Municipal de Paris, alias « Ma tante », a été réorganisée. D’un côté le prêt sur gage, activité historique de l’ex-Mont-de-Piété depuis le 18e siècle. De l’autre CMP Banque qui regroupe les activités bancaires. Mais les deux parties du groupe, détenu par la mairie de Paris, restent très étroitement liées. Le groupe Crédit Municipal de Paris reste ainsi actionnaire à 99,9% de CMP Banque.

Or si l’une des deux entités est dans le vert, l’autre est dans le rouge. En 2012, la production annuelle de prêts sur gages a progressé de 30%, pour atteindre 184,2 millions d’euros. Selon une communication de la direction des finances de la mairie lors du Conseil de Paris, cette tendance se confirme sur les huit premiers mois de 2013. Les autres activités du Crédit Municipal de Paris, c’est-à-dire les ventes aux enchères, le microcrédit social et l’épargne solidaire suivent la même tendance. Seul le chiffre d’affaires de la conservation d’objets d’art a diminué, de 5,4%, en 2012.

L’enjeu politique des municipales

En revanche, la filiale bancaire du groupe a vu son résultat plonger lors de l’année 2012. Spécialisée dans la restructuration de crédits pour les particuliers, CMP Banque est selon cette même communication touchée par le « net recul » de l’activité d’un marché « devenu très concurrentiel ». Surtout, elle ne parvient pas à redresser ses comptes à cause de la très forte augmentation du coût du risque, de 2,8 millions d’euros en 2011 à 7,6 millions en 2012. Conséquence, CMP Banque a affiché un déficit de 7 millions d’euros, contre environ 850.000 en 2011.

Cette évolution pèse fortement dans le bilan annuel du groupe Crédit Municipal de Paris. Le résultat net consolidé se situe à -1,9 millions d’euros contre 144.000 en 2011. Structure municipale, ce groupe n’a pas vocation à rémunérer des actionnaires. Mais Jean-Pierre Lecoq, maire UMP du 6e arrondissement, s’est inquiété sur Twitter de la possible « faillite » de la banque :

Jean-Pierre Lecoq, membre de l’équipe de campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet aux municipales, a par ailleurs publié sur son site personnel le discours qu’il a tenu en Conseil de Paris. Il pointe les choix de l’équipe municipale lors de la séparation des activités du Crédit Municipal en 2014 : « En vous privant d’un partenariat avec un grand groupe, il était écrit que CMP Banque allait connaître des problèmes de refinancement. Si les pertes de CMP Banque continuent à ce rythme, c’est la question de la recapitalisation du Crédit Municipal qui sera posée. » La polémique pourrait prendre plus d’ampleur, la candidate UMP aux municipales ayant inclus une réforme du CMP dans son programme.

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Interrogée par Les Echos, la directrice générale du Crédit Municipal de Paris, Sophie Mahieux, se veut pourtant rassurante : « Il n’y a aucune menace sur « Ma tante » ni sur les contribuables parisiens. Les moyens du redressement de CMP Banque existent au sein du groupe. » La communication réalisée en Conseil de Paris insistait aussi sur « la très bonne tenue des résultats d’exploitation de l’établissement public » pour faire face aux difficultés de CMP Banque. Un plan d’économie a par ailleurs été lancé en 2013. 12% de l’effectif serait concerné par un plan de départs volontaires.