Le ministre chargé du Budget Bernard Cazeneuve a appelé vendredi les Français à « sortir de la fièvre pour sortir de la crise » fustigeant « l'Extrême droite », « le poujadisme fiscal » et « une certaine haine » qui est selon lui « à l'œuvre » en France.

« Ces dernières semaines, des violences inacceptables se sont produites, que nous devons condamner sans faiblesse », a déclaré le ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve, dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde. « Avec des destructions de radars routiers –qui sauvent pourtant tous les jours des vies humaines–, avec la perturbation de cérémonies républicaines, avec l'insulte raciste à l'encontre d'une ministre, une certaine haine est à l'œuvre, et prospère sans contrôle sur la Toile », a poursuivi le ministre . « Pour sortir de la crise, notre pays a aussi besoin de sortir de la fièvre et de retrouver la voie de la raison ».

Dénonçant le « poujadisme fiscal qui vient parfois alimenter cette violence », Bernard Cazeneuve a estimé que « le légitime débat sur le niveau des prélèvements obligatoires ne doit pas effacer un principe fondamental : celui du consentement à l'impôt, qui est consubstantiel à la République ».

« Ce n'est pas opérer des coupes claires, aveuglément »

Côté dépenses, il appelle à mettre « résolument le cap sur les économies, pour redonner confiance en l'Etat et aux entreprises » et à mobiliser « les administrations, les élus et les citoyens sur cet objectif salutaire qui confortera nos services publics et notre protection sociale ». « Ce n'est pas opérer des coupes claires, aveuglément », a-t-il affirmé, ajoutant que « ceux qui, y compris à gauche, affirment cela, se trompent ».

« Ce n'est pas le Front national qui défend la souveraineté nationale, lui dont le programme de sortie de l'euro et de rejet des étrangers conduirait à isoler et à affaiblir la France. C'est le gouvernement qui réduit les déficits et retrouve des marges de manoeuvre pour s'affranchir des marchés qui veulent dicter leur loi », lance le ministre dans sa tribune.

Le redressement des comptes, défi n°1

Les deux premiers défis à relever sont « le redressement des comptes et de l'appareil productif » et la défense de « la République » qui « a toujours compté des ennemis, du côté de l'extrême droite », a résumé le ministre. « Notre troisième défi est celui de la réhabilitation de l'Europe », a poursuivi Bernard Cazeneuve, ajoutant « défendons-la, elle aussi, contre toutes les démagogies et tous les populismes ».

« Depuis un an et demi, François Hollande conduit, avec Jean-Marc Ayrault, une politique qui dit son nom : le redressement du pays, le renforcement de la République et la réorientation de l'Europe. Cette politique n'est pas celle de la facilité, elle n'a pas la faveur des sondages, mais c'est pourtant le chemin que le pays doit emprunter pour se relever », a plaidé le ministre délégué au Budget.