Le rapporteur général du Budget Christian Eckert (PS) regrette que le débat sur la fiscalité soit « devenu complètement irrationnel », estimant que les députés de l'opposition « caricaturent » et que les journalistes se « fourvoient très souvent » dans le droit fiscal. Mais il concède que la majorité n'a pas été bonne « sur les messages envoyés depuis 18 mois », dans le dernier billet sur son blog.

« Le débat sur la fiscalité est devenu complètement irrationnel (...) si passionnel pour le citoyen que plus rien n'est entendu, écouté et compris. C'est dommage, car dans ce domaine peut-être encore plus qu'ailleurs, il faudrait être très précis, cartésien et rationnel », constate-t-il.

Du coup, souligne Christian Eckert, « les députés de la majorité hésitent à dire, expliquer, voire à porter les mesures, même les plus justes, qui touchent à la fiscalité », « ceux de l'opposition se régalent, caricaturent, soufflent sur les braises, attisent les peurs, perdant toute conscience de leurs propres actes pas si anciens » et les journalistes se « fourvoient très souvent » dans le droit fiscal.

Ne pas avoir dit la gravité de la situation, une « faute »

Mais « nous n'avons pas été bons sur les messages envoyés à nos concitoyens depuis 18 mois », avec comme « première faute » de n'avoir pas dit « dès notre arrivée (...) très fortement la gravité de la situation financière du pays (façon Fillon en 2007) », glisse le député de Meurthe-et-Moselle.

Epinglant aussi un « manque de réalisme », il note que « devenu parti de pouvoir, le PS comme ses élus se cherchent - et la formule est encore bien complaisante -: trop de déclarations contradictoires, certains députés déjà en pré-congrès (...) des faiblesses face aux lobbies, des Verts égoïstes et peu solidaires ».

« Un manque de lisibilité »

Et dans une allusion aux changements de pied fiscaux, notamment du gouvernement, le rapporteur observe que « le constat un peu cruel est que les Français y voient surtout un manque de lisibilité ». « Notre fierté est cependant d'avoir bien agi », affirme Christian Eckert, écrivant, entre autres, que « les mesures prises, si elles n'ont pas épargné tout le monde, ont principalement porté sur les plus favorisés » ou que « les déficits sont en nette réduction ». « Notre plus gros souci reste le chômage », conclut-il.