En période d’incertitude économique, la garantie chômage ou perte d’emploi associée à une assurance de prêt immobilier peut apparaître salvatrice. Qu’en est-il réellement ?

Généralement facultative, l’assurance perte d’emploi offre à un assuré la prise en charge d’une partie des mensualités de son prêt, pendant une période limitée, en cas de perte non intentionnelle de son emploi. Cette garantie aux conditions de mise en œuvre assez strictes ne s’adresse toutefois pas à tous. Les intérimaires, les salariés en CDD, les indépendants et les professions libérales ne sont généralement pas éligibles. Les fonctionnaires, de leur côté, n’ont pas d’intérêt à la souscrire du fait de la sécurité de l’emploi.

Plusieurs aspects de la garantie doivent être étudiés de près : son coût, les délais de carence, de franchise et la période de garantie. Mieux vaut donc lire les petites lignes des contrats de ces assurances perte d’emploi car leurs conditions de mise en œuvre sont particulièrement restrictives. Ainsi, le déclenchement de la garantie ne s’opère en général qu’en cas de rupture d’un CDI (hors période d’essai). Une certaine ancienneté du salarié est également requise (souvent un an). De plus, cette rupture ne doit pas être intentionnelle : la démission, la rupture conventionnelle, le licenciement consécutif à une faute grave n’ouvrent pas le droit aux garanties.

Attention aux délais de carence et de franchise

La souscription de la garantie chômage comporte également une limite d’âge. « L’âge limite à la souscription est relativement bas au regard des autres garanties d’assurances de prêt, fréquemment compris entre 50 et 55 ans », détaille à ce propos le site prescripteur d’assurances Good Value for Money. « Il peut néanmoins atteindre 63 ans ».

Parmi les points de vigilance à surveiller, le délai de carence qui suit la souscription. Pendant cette période qui s’étend généralement de six mois à un an, l’assuré cotise mais ne peut pas bénéficier de la garantie. Les contrats prévoient aussi un délai de franchise, qui correspond à la période qui suit le licenciement et durant laquelle l’assureur n’indemnise pas l’assuré. Il s’étale fréquemment entre trois et six mois.

En cas de perte d’emploi, la part de la mensualité prise en charge est variable et plafonnée selon les contrats. Un taux de 50% est monnaie courante, ce montant permettant de compenser la différence entre l’ancien salaire net et les indemnités versées par Pôle Emploi. Certains contrats ou options couvrent toutefois 75% de la mensualité.

La durée d’indemnisation est par ailleurs toujours limitée par période de chômage, voire sur la durée du prêt, plusieurs périodes de chômage étant admises au cours du contrat. Cette durée est variable : un an, parfois deux, ce qui correspond au délai de prise en charge maximum par les Assedic. Par ailleurs, des prestations d’aide au retour à l’emploi et divers services tels que l’assistance juridique, peuvent être inclus.

Une assurance onéreuse au regard des garanties

Au final, le coût de la garantie apparaît particulièrement élevé au regard de l’étendue des garanties. La fourchette tarifaire oscille le plus souvent entre 0,20% et 0,50% du capital emprunté par an. Par exemple, une garantie au tarif de 0,40% pour un emprunt de 75.000 euros, sera facturé 300 euros par an. Le coût total peut donc être très conséquent pour un prêt de longue durée.

Il y a donc matière à réfléchir, d’autant qu’il existe une alternative à moindre frais : la modulation des mensualités du prêt, variable selon les banques, qui peut permettre de bénéficier de périodes de report ou de diminution du montant des échéances.