Seuls 2% des Français ont fait d’une enseigne 100% à distance leur banque principale, alors même qu’ils sont de plus en plus nombreux à gérer leurs comptes et souscrire des produits via internet. Selon la nouvelle édition du baromètre Ifop/Wincor Nixdorf, c’est la loyauté vis-à-vis de sa banque historique, mais aussi le poids de l’habitude qui explique avant tout ce faible pourcentage.

Elles affichent des tarifs agressifs sur les opérations courantes et les moyens de paiement, et des rendements souvent au-dessus de la moyenne sur leurs produits d’épargne ; elles proposent des horaires élargis pour contacter un conseiller ; leurs catalogues de produits sont de plus en plus larges. Et pourtant, les banques en ligne restent un phénomène très minoritaire en France : selon un baromètre (1) réalisé par l'Ifop pour Wincor Nixdorf, seuls 2% des usagers des Français ont décidé d’en faire leur banque principale, celle qu’ils utilisent au quotidien.

Ce faible chiffre est d’autant plus étonnant qu’ils sont, lentement mais sûrement, en train de se convertir à la relation bancaire à distance. De même source, les Français sont ainsi moins nombreux qu’en septembre 2011 (date d’une précédente publication du baromètre) à se déplacer en agence pour souscrire un prêt (56% actuellement contre 61%), une assurance (36% contre 39%), réaliser un virement (20% contre 25%) ou une opération boursière (12% contre 16%).

Oui mais voilà : en matière bancaire, les Français apparaissent comme extrêmement fidèles, voire conservateurs. Le baromètre le montre : un tiers d’entre eux sont clients de leur banque principale depuis plus de 30 ans, les trois quarts depuis plus de 10 ans. Plus de la moitié des Français ne l’ont par ailleurs pas vraiment choisi : elle est tout simplement la banque où ils ont ouvert leur premier compte (29%), ou encore celle de leurs parents ou de leur conjoint (26%).

Le poids de l’habitude

C’est donc la loyauté, mais aussi le poids de l’habitude, qui les empêchent majoritairement de passer le pas du tout-à-distance. Illustration : l’Ifop a demandé aux sondés, clients de banques en ligne mais qui n’en ont pas fait leur banque principale (soit 10% de l’échantillon), ce qui les empêchaient de le faire. Surprise : la première raison n’est pas l’absence d’agences physiques (32%), ni l’absence de rencontres physiques avec un conseiller (31%), ni même la crainte de ne pas savoir gérer seul leurs comptes et placements (seulement 2%) mais avant tout le fait qu’ils sont « habitués aux services de leur banque » (44%).

Qu’est-ce qui pourrait leur faire changer d’avis ? Ils sont tout d’abord près d’un tiers (31%) à ne trouver aucun argument valable. Sans surprise, c’est la promesse d’une tarification allégée qui arrive en deuxième position (28%). Plus étonnant, c’est la « caution d’une banque classique, partenaire de la banque en ligne » est ensuite le plus cité (17%), avant même la promesse de rendements élevés sur leurs placements (16%) ou l’accès à des conseillers financiers plus compétents (15%). De quoi conforter, notamment, BNP Paribas, qui vient de lancer Hello bank ! en endossant clairement la nouvelle marque, ce que toutes les banques ne font pas. Qui sait, par exemple, que Boursorama Banque est une filiale de la Société Générale, ou Fortuneo une marque du Crédit Mutuel Arkea ?

(1) Etude réalisée en ligne, du 22 au 24 mai puis du 4 au 6 septembre 2013, auprès d'un échantillon de 1.001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.