Les hommes et les femmes célibataires sont-ils égaux face à l’achat immobilier ? Non, répond Empruntis, chiffres à l'appui, dans une récente étude (1). Le courtier spécialisé en profite pour remettre en cause certaines idées reçues sur la question.

La première constatation qui ressort de cette étude est que les hommes célibataires sont beaucoup plus nombreux à se lancer dans un projet immobilier : ils représentent deux tiers des demandes de financement, contre un tiers pour les femmes. Pourquoi ? Les raisons sont très pragmatiques, selon les chiffres fournis par Empruntis.

La principale, et la plus connue, est la différence de revenus entre hommes et femmes : les femmes qui effectuent un crédit immobilier ont des revenus nets mensuels 25% inférieurs à ceux des hommes (2.986 euros en moyenne pour une femme contre 4.012 euros en moyenne pour un homme). Toutefois, elles disposent d’un plus gros apport : 50.070 euros en moyenne contre 49.296 euros pour leurs homologues masculins. « L’idée reçue qui consiste à dire que les femmes sont les plus dépensières en prend […] un coup » constate Maël Bernier, porte-parole du courtier. Cependant, cet apport plus important ne suffit pas à compenser leurs plus faibles revenus et elles disposent finalement d’une capacité financière moins élevée.

L’autre caractéristique qui ne favorise pas les femmes sur le marché immobilier des célibataires est le fait qu’elles soient plus nombreuses à avoir la charge d’un ou plusieurs enfants : 36% de ces femmes célibataires qui souscrivent un crédit immobilier ont au moins un enfant à charge, lorsque les hommes ne sont que 27% dans ce cas.

Des disparités régionales

L’étude met le doigt sur un facteur de disparité : la situation géographique. « Elle illustre […] la différence criante entre Paris et la Province », précise Maël Bernier. En effet, Paris intra-muros est de loin la zone géographique la moins accessible pour les célibataires, femmes comme hommes. L’apport moyen des emprunteuses est compris entre 25.000 euros et 80.000 euros en Province, ce montant est multiplié par deux à Paris et dépasse les 160.000 euros. Ces femmes célibataires qui achètent à Paris ont un revenu net mensuel moyen de 4.904 euros, bien au-dessus de la moyenne nationale et elles ne sont que 20% à avoir des enfants à charge.

A contrario, la Méditerranée, l’Est et l’Ouest de la France sont les trois régions les plus accessibles aux femmes célibataires avec une surface achetable moyenne de 62m2 à Marseille, 59m2 à Strasbourg et 56m2 à Nantes. Cette surface tombe à 45m2 à Paris. Le classement est sensiblement identique pour les hommes célibataires avec des surfaces achetables qui restent, cependant, plus importantes.

(1) Etude réalisée sur des dossiers ayant obtenu une réponse positive d’une ou plusieurs banques du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2012. Données étudiées : revenus moyens, apport moyen, enfant(s) à charge, âge, emprunt moyen, CSP. Les femmes et hommes célibataires comprennent les veufs et divorcés.