Le président du directoire du groupe bancaire BPCE, François Pérol, a mis en garde jeudi contre un relèvement du plafond du Livret A, considérant que cela pourrait dénaturer de ce produit.

« Augmenter le plafond du Livret A, c'est transformer l'esprit de ce produit, garanti par l'Etat, non fiscalisé et liquide », estime François Pérol dans une interview au journal 20 Minutes. « A 30.600 euros, et même à 22.950 euros, nous ne pouvons plus parler d'épargne populaire car, finalement, ce sont les plus aisés, une minorité de nos clients, qui bénéficieront de ce relèvement de plafond... Moins de 2% de nos clients sont au nouveau plafond », fait-il valoir.

Le plafond du Livret A, que le candidat François Hollande s'était initialement engagé à doubler - ce qui l'aurait porté à 30.600 euros - a été relevé en deux temps : de 25% au 1er octobre puis de nouveau de 25% au 1er janvier, pour atteindre 22.950 euros contre 15.300 euros fin septembre. Résultat, 2012 a été une année record de collecte nette (dépôts moins retraits) avec 28,16 milliards d'euros.

« La Caisse des dépôts n'a pas besoin de cet afflux », juge encore François Pérol. « Avec les taux de rendement actuels, ce surplus finit par coûter beaucoup d'argent à l'Etat dont les finances ne sont pas au mieux », poursuit-il. François Pérol critique aussi l'idée de la Cour des Comptes de taxer les intérêts au-delà de 15.300 euros. « Ce serait venir compliquer la lisibilité et la gestion d'un produit d'épargne simple et compris, depuis longtemps, par tout le monde », selon lui.