Le taux de détention des crédits en France a atteint en 2012 un niveau historiquement bas, selon l’Observatoire des crédits aux ménages. Seulement 48,6% des ménages détenaient au moins un crédit à la fin de l’année 2012, le plus bas niveau depuis 25 ans. Les crédits à la consommation sont principalement touchés par ce recul, alors que le nombre de crédits immobiliers continue d’augmenter très légèrement.

Le 25e rapport annuel de l’Observatoire des crédits aux ménages (1) a été publié ce mardi et met en avant l’hésitation toujours plus grande des Français à s’endetter. « Sous l’effet de la crise financière et économique internationale, le taux global de détention des crédits par les ménages s’est replié » constate le rapport, à 48,6% en 2012 contre 49,4% en 2011, soit le taux le plus bas depuis la création de cet Observatoire en 1989.

Les Français repoussent leurs projets

Ce repli est essentiellement causé par la baisse du nombre des crédits à la consommation. Depuis 2009, en partie à cause de la Loi Lagarde mais aussi de la conjoncture économique, le taux de détention de ces crédits recule avec une accélération en 2012 : l’année dernière, 27,6% des ménages remboursaient un crédit à la consommation, contre 30,2% en 2011. Ce taux de détention a même plus fortement reculé en 2012 que lors des années 2008-2009.

Dans le détail, la part des crédits à la consommation souscrits par le biais de « cartes » de magasin baisse à 5,8% en 2012, contre 6,3% en 2011, juste derrière les crédits contractés directement sur le lieu de vente (6,2% en 2012 ; 6,6% en 2011). Les ménages ont aussi réduit leur recours aux crédits à la consommation contractés auprès d’une banque ou d’un organisme de crédit (18,8% en 2012 ; 20,4% en 2011).

L’Observatoire précise que les raisons du recours aux crédits à la consommation restent les mêmes : « les ménages utilisent principalement ces financements pour réaliser des projets durables comme acheter un bien d'équipement, un véhicule, ou améliorer leur cadre de vie ».

Le crédit immobilier fait de la résistance

« Pour autant, le taux de détention des crédits immobiliers a progressé », s’étonne le rapport. Malgré une baisse des transactions dans le neuf comme dans l’ancien ces derniers mois, le taux de détention des crédits immobiliers est en très légère hausse : en 2012, 31,4% des ménages français avaient un prêt habitat contre 31% en 2011.

Une progression portée par la part des ménages en accession à la propriété, qui s’est établie à 23,7% contre 23,3% en 2011. Toutefois, le rapport de l’Observatoire précise que le nombre de crédits immobiliers reste « à un très bas niveau », après avoir reculé de 30% depuis 2007.

(1) Etude réalisée en novembre 2012 par voie postale auprès d’un échantillon représentatif de 13.000 ménages, dont 9.897 ont répondu dans les délais. L'Observatoire des crédits aux ménages est financé par la Fédération bancaire française et l'Association des sociétés financières.