Le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, a chiffré à 15 millions d'euros le coût de mise en place du registre national des crédits, aussi appelé fichier positif, dont la création a été entérinée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Ce fichier devra recenser l'ensemble des crédits souscrits par des particuliers. Il permettra à un établissement de crédit de s'assurer qu'un emprunteur potentiel ne met pas en danger sa situation financière en contractant un nouveau crédit. « Le coût social du surendettement est bien supérieur au coût de la création d'un tel registre », a fait valoir M. Hamon dans un entretien aux Echos, paru lundi.

Ce chiffre se rapproche de celui mentionné par le comité chargé de préfigurer la création d'un registre national des crédits aux particuliers, qui avait fait état d'une fourchette de 15 à 20 millions d'euros dans son rapport remis au gouvernement en juillet 2011.

Quant au coût de fonctionnement, « il sera assumé par les établissements de crédit, qui paieront une contribution pour chaque consultation effectuée », a indiqué le ministre, précisant que la consultation serait obligatoire avant l'octroi d'un nouveau crédit. Le rapport du comité chiffrait ces coûts de fonctionnement entre 30 et 35 millions d'euros par an « pendant les premières années de fonctionnement du registre », se référant à des estimations de la Banque de France.

M. Ayrault a annoncé mardi, à la surprise générale, la création de ce registre, alors que la plupart des associations de consommateurs y étaient opposées. M. Hamon lui-même avait indiqué, en septembre, qu'il n'était « pas très favorable » à la mise en place de ce fichier, qui sera géré par la Banque de France. « La création du registre doit éviter le crédit de trop », a expliqué M. Hamon dans son entretien aux Echos.

Vieux serpent de mer, ce fichier avait été mis sur les rails par l'ancienne ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avant d'être repoussé quelques mois plus tard par son successeur, François Baroin, à la faveur d'un avis négatif de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).