La Banque Postale a dévoilé mercredi ses ambitions dans l'accession à la propriété des ménages modestes, mise à mal par la disparition programmée du Crédit immobilier de France, en annonçant une enveloppe spécifique d'un milliard d'euros dès 2013 à leur destination. Elle pourrait également reprendre 300 des 2.500 salariés du CIF, d'ici deux ans, en leur donnant la priorité lors de ses recrutements prévus pour accompagner le développement de cette activité.

De facto, ces annonces confirment la mort programmée du Crédit immobilier de France, dont les salariés et les dirigeants avaient proposé la création d'une nouvelle entité en partenariat avec la Banque Postale. Dès cet été, le gouvernement avait décidé la mise en extinction pure et simple de tout l'établissement, sans alternative, après avoir été contraint de voler à son secours en raison de l'abaissement de sa note par l'agence Moody's qui rendait impossible son refinancement sur les marchés.

La Banque Postale avait très tôt vu son nom circuler dans ce dossier, avant même l'intervention de l'Etat, en étant citée comme candidate pour un adossement du CIF, qui ne collectait pas de dépôts et aurait pu profiter des réserves de la banques pour fonctionner, un scénario par la suite écarté.

Pour répondre aux besoins des ménages modestes, la Banque Postale indique qu'elle va mettre en place des partenariats avec des acteurs du logement social, afin de « sécuriser les financements réalisés via la mise en œuvre de dispositifs de protection des emprunteurs ». En outre, elle rappelle proposer depuis octobre le PAS, un prêt destiné à l'accession sociale sous conditions de ressources.

L'offre déployée début 2013

« Cette offre (...) sera déployée sur l'ensemble du territoire au premier semestre 2013. La Banque Postale vise ainsi une production de 350 millions d'euros en 2013 et, à horizon 2015, de l'ordre de 1,3 milliard d'euros », explique-t-elle dans son communiqué. Avec ces développements dans l'accession sociale à la propriété, la banque anticipe une production de crédits immobiliers supplémentaires de près de trois milliards d'euros, « à terme », sans préciser l'échéance néanmoins.

A titre de comparaison, le CIF avait déclaré à l'AFP cet été avoir financé 34.000 projets immobiliers en 2011. La valeur moyenne des prêts consentis était de 149.000 euros sur une durée de plus de 25 ans, pour des ménages fournissant un apport inférieur à 10% du prix d'achat et gagnant en moyenne deux smics.

Du côté des effectifs, la Banque Postale pourrait recruter 300 collaborateurs du CIF d'ici deux ans, afin de bénéficier de leurs compétences en matière de crédits immobiliers aux ménages modestes, à l'image de ce qu'elle avait fait en embauchant des salariés de Dexia lorsqu'elle a lancé son offre de prêts aux collectivités.