La directrice du Fonds monétaire international Christine Lagarde a appelé vendredi à Paris les Européens à définir rapidement un « calendrier » et une « méthode » pour donner de la visibilité à la mise en place de l'Union bancaire.

Selon Christine Largarde, qui intervenait aux entretiens du Trésor organisés à Bercy, l'Union bancaire européenne est « nécessaire et serait bénéfique à court et à long terme ». A court terme pour notamment « briser la chaîne des effets de rupture négatifs entre dette souveraine dégradée, banques affaiblies, et économies réelles ralenties ». A long terme, pour « réduire les distorsions nationales et atténuer l'accumulation de risques propres à compromettre la stabilité systémique ».

Mais la directrice du FMI a enjoint les pays de la zone euro à « se mettre très rapidement d'accord sur les différents éléments, sur la séquence, sur le calendrier, sur les ressources requises pour une Union bancaire efficace afin d'assurer la cohésion des mesures prises ».

« Une démarche fragmentaire qui consisterait à faire d'abord de la supervision, avec un petit périmètre en se disant qu'on l'élargira plus tard, se dire que peut-être ensuite on aura un système de garantie des dépôts, que peut-être on avancera ensuite vers un système de résolution bancaire ne permettra pas d'aboutir à cette clarification du paysage qui, seule, est de nature à restaurer la confiance », a expliqué la directrice du FMI.

Un fonds de garantie commun

Cette Union bancaire doit selon elle comporter plusieurs composantes : un mécanisme de supervision unique, qui « doit rester raisonnable et pragmatique », un « nouveau cadre de résolution unique des faillites bancaires », mais aussi « un régime unique d'assurance des dépôts bancaires soutenus par un filet de sécurité commun ». Ces deux derniers sujets sont « compliqués » et risquent de susciter nombre de débats et discussions entre les partenaires européens, a-t-elle reconnu.

Enfin, l'ex ministre de l'Economie a appelé à ce que « la recapitalisation directe par le Mécanisme européen de stabilité des banques sous-capitalisées mais viables (soit) poursuivie dès que le mécanisme de supervision unifié sera en place ». Elle a jugé qu'il était important de « s'y préparer très activement aujourd'hui, pour envoyer un message fort et crédible dans la lutte contre la crise actuelle ».