Les députés ont entamé jeudi l'examen du projet de loi créant la banque publique d'investissement (BPI), promesse numéro un de campagne de François Hollande, qui sera « la banque de la croissance française » selon les mots du ministre de l'Economie Pierre Moscovici dans l'hémicycle.

Spécialisée dans le financement des PME prometteuses, la BPI, qui disposera de 42 milliards d'euros, doit débuter son action début 2013. Le projet de loi crée l'outil juridique, définit les missions de cet organisme, ses modalités et sa gouvernance.

Se défendant d'être l'« homme des machins », le ministre de l'Economie a vanté la BPI comme « le porte-avion du pacte de compétitivité », qui assurera un « pilotage efficace de l'ensemble des instruments de financement ». Elle n'est pas « une banque comme les autres » et sera « la banque de la croissance française », a-t-il lancé.

La BPI doit réunir dans chaque région, sous un guichet unique, les services du Fonds stratégique d'investissement (FSI) qui prend des participations dans des sociétés françaises stratégiques, de la banque publique des PME et de l'innovation Oséo et de CDC Entreprises, filiale de la Caisse des dépôts.

UMP et UDI s'abstiendront 

Le ministre a prévenu que son rôle n'était pas de venir « sauver toutes les entreprises de France ». En traitant le site de Florange de « canard boîteux », le futur président de la BPI Jean-Pierre Jouyet avait d'ailleurs suscité mi-octobre des critiques contraignant François Hollande à intervenir pour calmer le jeu. Aux présidents des régions qui s'inquiétaient mercredi d'un recul au niveau de la décentralisation, le ministre a assuré que « créer la BPI sans les associer serait une grave erreur ».

Le rapporteur du projet de loi et numéro deux du PS, Guillaume Bachelay, a qualifié la BPI d'« épaule solide » sur laquelle les entreprises « pourront s'appuyer », notamment pour « grandir » ou « exporter ». Le président de la commission des Finances, Gilles Carrez (UMP), a déclaré n'avoir « pas d'opposition » à ce projet de loi, sur lequel les députés de l'UMP vont s'abstenir comme les centristes de l'UDI (Union des démocrates indépendants). Au nom du Front de gauche, qui votera ce projet de loi dans lequel il voit un point d'appui pour constituer un véritable pôle financier public, Nicolas Sansu a regretté que la BPI soit « très insuffisamment dotée ».