Les taux de crédit immobilier n’ont cessé de baisser depuis le début de l’année 2012, pour atteindre aujourd’hui un niveau proche des plus bas historiques. Le courtier en ligne, Meilleurtaux, revient sur ces dix mois de baisse et observe, paradoxalement, un attentisme des particuliers qui cherchent à emprunter sur de plus courtes durées et avec davantage d’apport.

Le courtier en ligne Meilleurtaux, filiale du groupe bancaire BPCE, vient de publier son 16e Observatoire du crédit immobilier. Sans surprise, le bilan de l’année 2012 montre que les taux fixes de crédit ont baissé continuellement sur les dix derniers mois ; une baisse moyenne de 0,70 point depuis le mois de janvier.

Concrètement, pour les emprunteurs, cette chute des taux est très avantageuse : en novembre 2012, par rapport à novembre 2011, « la mensualité pour un crédit de 200.000 euros a diminué de 70 euros » souligne Hervé Hatt, le directeur général de Meilleurtaux, soit une baisse du coût total du crédit de plus de 17%. Selon le communiqué du courtier, ce repli des taux est dû à la baisse de l’OAT 10 ans et à la volonté des banques de « conquérir de nouveaux clients ». Pourtant, les emprunteurs semblent attendre, encore et toujours.

Des banques pas plus exigeantes ?

Dans le détail, le nombre de demandes de crédit immobilier avec un compromis de vente déjà signé a baissé de 18% au premier trimestre 2012 par rapport à l’année précédente, d’après les chiffres de Meilleurtaux. Selon le courtier, ce sont les emprunteurs qui sont de plus en plus prudents, « compte tenu du contexte économique et de la hausse du chômage » précise Hervé Hatt. Ainsi, les particuliers souhaitent emprunter, majoritairement, sur des durées plus courtes : en 2012, la durée moyenne des prêts négociés par Meilleurtaux est de 18,7 ans contre 18,9 ans en 2011. De la même façon, les emprunteurs se rassurent en présentant davantage d’apport : « la part des emprunteurs faisant une demande de crédit sans apport a reculé de 43% à 41% en un an » détaille le communiqué du courtier.

Dans le même temps, les banques n’ont pas durci leurs critères d’octroi, selon Meilleurtaux, et semblent même « chercher » leurs clients. Ainsi, durant l’été, certains établissements bancaires ont assoupli leurs exigences « notamment pour les jeunes emprunteurs et sur les niveaux de revenus » confirme le directeur de Meilleurtaux. En revanche, les particuliers qui ont déjà un crédit immobilier en cours sont nombreux à vouloir bénéficier de la baisse des taux : les demandes de renégociation ont fait un bond de 300% au troisième trimestre sur un an.

Et pour 2013 ?

Si la production de prêts immobiliers semble repartir depuis les niveaux bas de l’été, « elle demeure sensiblement plus faible qu’en 2011 » confie Jacques Fournier, le directeur général des statistiques de la Banque de France. Ce dernier présume que les taux d’emprunt devraient rester avantageux. En effet, « la réglementation Bâle III contribue à la baisse du coût du crédit, car en confortant encore la solidité des banques, elle leur permet de se refinancer sur le marché à de meilleures conditions » explique Jacques Fournier.