Les différents plans de rigueur adoptés ces dernières années représentent des hausses d'impôts pour un montant total de quelque 64 milliards d'euros sur trois ans, décidées pour moitié par la droite et pour moitié par la gauche, selon les annexes du projet de budget pour 2013.

Le Rapport sur les prélèvements obligatoires, mis en ligne par Bercy, détaille l'évolution des impôts et cotisations sociales. Le taux de prélèvements obligatoires est ainsi passé de 42,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2010 à 43,9% en 2011, et devrait atteindre 44,9% cette année puis grimper encore, jusqu'à 46,3%, en 2013. Sur ces augmentations, Bercy estime que la progression « spontanée » des recettes liée à l'évolution de l'économie est faible (de l'ordre de six milliards d'euros).

L'essentiel est donc dû aux mesures prises par les gouvernements de François Fillon puis de Jean-Marc Ayrault : 16 milliards d'euros en 2011 (voire 22 milliards si l'on compte les effets de l'arrêt du plan de relance et du contrecoup de la réforme de la taxe professionnelle), 20 milliards en 2012 et encore 28 milliards l'an prochain. Soit un total de quelque 64 milliards de hausses d'impôts sur la période 2011-2013.

Sur ce total, la moitié a été décidée par la nouvelle majorité de gauche depuis son arrivée au pouvoir au printemps, avec 6,7 milliards dès 2012 et 26 milliards en 2013, c'est-à-dire 32,7 milliards en tout. La précédente majorité de droite avait augmenté les impôts d'un montant à peine inférieur, un peu plus de 31 milliards, même si les hausses avaient été moins concentrées dans le temps. Le ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac a d'ailleurs cité ce rapport pour assurer mardi à l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement, que les hausses d'impôts n'étaient pas uniquement le fait de la gauche. « Nous aurons donc fait chacun les uns et les autres notre part d'effort », a-t-il lancé à l'adresse des députés de droite.

Le gouvernement a prévu que le taux de prélèvements obligatoires se stabiliserait plus ou moins à partir de 2014 (46,5% du PIB) puis en 2015 (46,7%), avant de refluer quelque peu pour retomber à 46,3% en 2017. Le projet de loi de programmation des finances publiques présenté fin septembre laisse « des marges de baisses des prélèvements obligatoires d'au maximum 11 milliards d'euros sur la période 2015-2017 », explique Bercy dans le rapport.