Les victimes de l'affaire Apollonia, vaste escroquerie présumée aux placements immobiliers, ont écrit à leurs députés pour réclamer une enquête parlementaire sur les dérives bancaires et les « défaillances du contrôle des pouvoirs publics », a indiqué leur association vendredi.

Les courriers des membres de l'association ANVI-Asdevilm, qui regroupe 350 foyers, concernent « la quasi-totalité des circonscriptions » du pays, selon un communiqué. « Les banques ont délibérément choisi de violer les lois qui protègent les emprunteurs, avec des stratégies élaborées et des décisions prises au plus haut niveau, guidées par la seule logique du profit maximal », écrivent les victimes dans le courrier adressé aux députés. Elles soulignent que les banques les ont ensuite poursuivies « avec un acharnement impitoyable » pour obtenir remboursement de leurs créances.

Le Crédit immobilier de France mis en cause

Le Crédit immobilier de France (CIF) « par ses agissements frauduleux, par le non-respect des règlements et le non-respect des lois de la République pendant 10 ans, figure au premier rang des banques qui ont causé (de) terribles drames humains », pointent les victimes. Mardi, l'association des victimes avaient déjà interpellé le gouvernement sur le cas du CIF, mis en examen dans l'affaire Apollonia et en cours de sauvetage financier par l'Etat, en réclamant « des garanties quant à l'indemnisation des victimes par le CIF ».

L'affaire Apollonia, du nom d'une société immobilière d'Aix-en-Provence, est instruite depuis quatre ans à Marseille. La holding et deux filiales du CIF ont été mises en examen, en tant que personne morale, en juillet, après une trentaine de personnes physiques dont les dirigeants et salariés d'Apollonia, ainsi que des notaires, courtiers et cadres bancaires. La justice leur reproche d'avoir escroqué des centaines de foyers dans les années 2000, en leur faisant acheter pour un milliard d'euros d'appartements aux quatre coins du pays, dans le cadre du statut des loueurs en meublé professionnels. Revenus locatifs et avantages fiscaux étaient censés couvrir la totalité des investissements, mais les ménages se sont retrouvés très lourdement endettés.