Depuis le début de l’année, l’Association des sociétés financières (ASF) observe avec attention l’impact de la loi Lagarde sur le marché du crédit renouvelable. Ses dernières statistiques en date, publiées mercredi, confirment une nette diminution de la production et un recentrage des usages.

L’ASF estime à 3 millions de comptes la baisse du parc de crédits renouvelables en France entre avril 2011 - date à laquelle la loi Lagarde, promulguée en juillet 2010, a commencé à pleinement entrer en vigueur - et avril 2012. Ce chiffre impressionnant est le résultat d’un double mouvement. D’un côté, une nette diminution du nombre d’ouvertures (–15,5% sur la même période) ; de l’autre, une forte accélération des résiliations (+60% entre la période mai-août 2010 et les quatre premiers mois de cette année).

Selon l’ASF, ces dernières sont une conséquence directe de la Loi Lagarde. Les mesures prévues par celle-ci (amortissement minimum du capital emprunté, durée maximale de remboursement notamment) s’appliquent en effet aux contrats antérieurs à la loi. Toutefois, les emprunteurs concernés ont la possibilité, au moment de la reconduction de leur contrat, de résilier, en particulier si l’application de la loi Lagarde entraîne une forte augmentation (+10%) de leurs échéances de remboursement.

Gestion de budget et petits achats

Autre constat, la baisse de 14,5% du montant maximum moyen autorisé dans les nouveaux contrats. De 3.307 euros en moyenne sur la période mai-août 2010, il est passé à 2.826 euros sur les quatre premiers mois de 2012. Entre avril 2011 et avril 2012, 81% des nouveaux contrats ont été ouverts avec un montant autorisé inférieur à 3.000 euros. Ils étaient seulement 75% à fin décembre 2010. Du côté des cartes de paiement avec fonction crédit, courantes notamment dans la grande distribution, l’usage des revolvings a également diminué en montant (–9,6% sur un an à fin avril 2012) « sous l’effet de l’introduction, par la loi Lagarde, de l’option paiement comptant par défaut ».

Conclusion de l’ASF : la loi Lagarde, dont l’objet était entre autres de contenir certains usages risqués du crédit renouvelable, porte ses fruits : « [Elle] a recentré [son] utilisation (…) sur ses deux fonctions que sont la gestion de budget et le financement d’achats de petits montants à caractère répétitif (216 euros en moyenne sur les douze derniers mois en avril 2012 pour les opérations à crédit. » L’association s’attend d’ailleurs à ce que cette évolution se renforce dans les mois à venir et publiera de nouveaux chiffres à la fin de l’année.