Frédéric Oudéa, le patron de la Société Générale, a salué mercredi l’approche « réaliste et pragmatique » du gouvernement sur son projet de séparation des activités bancaires, l’une des promesses de campagne du président François Hollande.

« Il ne s’agit pas de séparer la banque de détail de la banque d’investissement » mais de « s’assurer que les ressources (disponibles) aillent bien au financement de l’économie réelle », a rappelé Frédéric Oudéa lors d’un discours à un congrès bancaire à Francfort. « Je pense que nous aurons quelque chose de très pragmatique qui préservera le modèle de banque universelle en France », a-t-il ajouté à propos de la future réforme bancaire.

Ce modèle, qui permet aux banques à la fois de financer des clients privés, des entreprises et des infrastructures et d’avoir accès aux marchés de capitaux, « est le plus approprié pour accompagner la transition actuelle » du secteur bancaire européen confronté en même temps à une conjoncture morose et à des changements réglementaires de grande envergure, comme Bâle III, a encore estimé Oudéa.

« La diversification des risques est aussi un moyen de garantir la sécurité » a-t-il souligné, rappelant que ce sont surtout des instituts de crédit moins complexes et de taille plus modeste, comme les caisses d’épargne espagnoles, qui ont le plus souffert dans la crise financière.

Parution prochaine du Rapport Liikanen

Début juillet le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a confirmé le projet du gouvernement de séparer les activités bancaires « utiles à l’investissement et à l’emploi » des activités de marché les plus spéculatives, dans l’idée de rendre le secteur bancaire plus sûr.

La France attend toutefois les conclusions d’un rapport du gouverneur de la Banque de Finlande, Erkki Liikanen, devant faire le point sur les qualités et les défauts des différents projets de réforme structurelle des banques dans le monde, comme les règles Volcker aux Etats-Unis et Vickers en Grande-Bretagne. La remise du rapport de M. Liikanen, commandé par le commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier, est prévue courant septembre.