L'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service a mis mardi ses menaces à exécution en abaissant de trois crans la note de la Caisse centrale du Crédit immobilier de France (CIF), au risque de couper définitivement l'établissement de ses sources de financement.

La note de la structure de refinancement du CIF, qui faisait l'objet depuis la mi-février d'un examen par Moody's en vue d'une possible dégradation, tombe ainsi de « A1 » à « Baa1 » pour ce qui est de la dette long terme. La note court terme passe simultanément de « Prime 1 » à « Prime 2 », selon un communiqué.

La menace de Moody's, qui laissait planer la menace d'un abaissement pouvant aller jusqu'à quatre crans, avait provoqué une crise chez le CIF, qui se refinance traditionnellement sur les marchés et avait vu cette option se refermer brutalement. Les pouvoirs publics cherchent depuis un repreneur à qui adosser cet établissement spécialisé dans le crédit immobilier. Dans son communiqué, Moody's se dit persuadé que l'Etat français va continuer à soutenir le CIF. Dans le cas contraire, sa note pourrait chuter de neuf crans supplémentaires, a averti l'agence.

Mais l'agence estime que les difficultés structurelles de l'établissement à se refinancer accroissent la probabilité d'un gestion future en extinction (l'établissement n'accorderait plus de nouveaux crédits et se contenterait d'accompagner les emprunteurs actuels jusqu'à la fin de leur contrat). Un tel scénario obligerait les autorités françaises à apporter un soutien financier au Crédit immobilier de France, fait-elle valoir.

Faute de pouvoir accéder aux marchés, le CIF ne sera probablement pas en mesure d'honorer le remboursement de sa dette exigible en octobre, notamment une émission sécurisée de 1,75 milliard d'euros. Si le CIF n'a pas trouvé un repreneur d'ici là, « une assistance de la banque centrale pour assurer la liquidité (de l'établissement) sera probablement nécessaire », note Moody's.