Dans une récente étude (1), l’Insee montre que la majorité des couples français continuent à mettre l’ensemble de leurs revenus en commun. Mais ce modèle pourrait devenir de moins en moins fréquent à l’avenir.

C’est le principal enseignement de l’étude : une majorité encore confortable de foyers (64%) mettent l’ensemble de leurs revenus en commun. Un pourcentage qui augmente encore lorsque le couple vit ensemble depuis longtemps (80%), est marié (74%), a des enfants (67%) ou lorsqu’un des conjoints ne travaille pas (75%). Les conjoints ayant opté pour cette solution se consultent le plus souvent avant d’effectuer un achat personnel, surtout s’il est important. Mais 79% déclarent ne pas avoir, pour autant, institué de plafond de dépense.

A l’inverse, ils sont nettement moins nombreux (18%) à appliquer une séparation stricte de leurs revenus. Au sein de cette minorité, les couples qui ne constituent pas une première union, ceux qui disposent de revenus élevés ou qui sont diplômés sont surreprésentés. Ce qui fait dire à l’Insee que le modèle dominant est peut être appelé à décliner : « Avec l’augmentation de la part des couples bi-actifs, la diversification des formes d’union et la moindre stabilité des familles, [l’étude suggère] que le modèle de la mise en commun totale des revenus pourrait devenir moins fréquent. »

Une caisse commune chez 18% des couples

Autre cas de figure, également dans 18% des cas : la mise en place d’une « caisse » où est mise en commun une partie des revenus du couple pour financer certaines dépenses définies au préalable : le loyer, les courses, les dépenses pour les enfants…

Là où la mise en commun complète des revenus se fait le plus souvent de manière naturelle, cette solution est plus réfléchie : elle intervient une fois sur trois après avoir étudié diverses possibilités, et une fois sur cinq à l’occasion d’un événement particulier, comme la naissance d’un enfant. Elle nécessite également de s’entendre sur la contribution de chacun, ce qui est le cas dans 88% des couples. Une fois sur deux, celle-ci est proportionnelle aux revenus. Dans un cas sur cinq, il y a égalité de l’apport. Enfin, dans 16% des cas, il y a spécialisation : un conjoint prend par exemple en charge les factures quand l’autre finance les courses quotidiennes.

(1) Baptisée « La mise en commun des revenus dans les couples », elle est basée sur une enquête de 2010 s’intéressant à un échantillon (non représentatif) de 2.349 couples vivant ensemble depuis plus d’un an et dont au moins un des conjoints travaille.