La zone euro doit tout faire pour éviter un risque de contagion en cas de sortie de la Grèce de la monnaie unique, a affirmé le patron de la Société Générale, Frédéric Oudéa, pour qui un tel scénario serait malgré tout « gérable ».

« Au-delà du cas grec, qui aurait des impacts (...) désagréables mais gérables, la vraie question qui se pose, c'est au fond l'effet de contagion », a déclaré Frédéric Oudéa, qui est également président de la Fédération bancaire française (FBF), sur BFM Business. La question légitime des investisseurs serait dans ce cas « après la Grèce, y en aura-t-il d'autres ? ».

Selon lui, « si jamais on allait vers ce scénario, il faudrait une réponse forte de l'Europe pour éviter un effet de contagion et que les investisseurs se posent des questions sur l'Espagne ou l'Italie ». Il faudrait « se donner les moyens de convaincre (les investisseurs) que la Grèce reste un cas exceptionnel ». Mais « il est de très loin préférable que la Grèce respecte ses engagements et s'engage à rester dans la zone euro », a-t-il estimé en insistant sur le fait que « le scénario central doit être de faire en sorte au maximum que la Grèce reste dans la zone euro ».

Des eurobonds, à terme

Interrogé sur l'exposition de la Société Générale à la Grèce via sa filiale Geniki, il a assuré que celle-ci était « tout à fait modéré(e) », avec « 500 millions (qui) sont exposés directement sur la filiale ». « C'est quelque chose qui est tout a fait gérable », a-t-il affirmé.

Il a également estimé qu'il serait souhaitable à terme de mettre en place des eurobonds. « Ce serait à mon sens une des réponses techniques possibles, peut-être pas tout de suite mais à terme, pour définitivement rassurer les investisseurs du monde entier sur la solidité de cette zone », a-t-il déclaré.

Pour l'heure, il est nécessaire de compléter les mesures déjà prises par les dirigeants de la zone euro pour sortir de la crise de la dette, comme la mise en place d'un pare-feu au travers du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilité (MES), par une réduction des déficits et un volet sur la croissance, selon lui.