Dans leur note de conjoncture immobilière de mai, les Notaires de France estiment que la France est entrée dans « un nouveau cycle » baissier, tant pour l'immobilier ancien que l'immobilier neuf, mais n'anticipent pas de « trou d'air » comparable à celui de 2008-2009.

Les Notaires de France privilégient un scénario où les taux d'intérêt restent à leur niveau actuel et où la prochaine législation sur les loyers n'est pas dissuasive pour les investisseurs, qui permettrait de limiter la baisse des transactions de logements anciens entre 10% et 15% en 2012, soit 700.000 à 740.000 de moins par rapport au record de 2011 (858.200). Dans un tel scénario, la baisse des prix en 2012 « devrait être modérée, de l'ordre de 5% à 10%, plus près de 5% sur les marchés attractifs et tendus, plus près de 10% sur les autres marchés ».

Par contre, si les taux d'intérêt augmentent très sensiblement et si « les nouvelles législations fiscales créent une perte de confiance, une peur et une incertitude entraînant un retrait du marché immobilier des seniors et des classes moyennes, le volume de transaction passera au-dessous de 700.000 avec des baisses de prix également bien accentuées ».

La crainte du coup de rabot

Les Notaires de France, qui ne disposent pas encore de statistiques pour le premier trimestre, soulignent avoir constaté « un nombre de ventes en baisse depuis février, notamment sur l'Ile de France avec -14% pour le seul mois de février 2012 par rapport au mois de février 2011 ». Dans le secteur du neuf, « 2012, quel que soit le scénario, ne sera pas une bonne année en termes de volume », affirment-ils.

« Les investisseurs, compte tenu d'un nouveau coup de rabot annoncé sur les niches fiscales dans le programme socialiste, vont déserter le logement neuf » et « cette tendance pourrait même être accentuée si des mesures sévères venaient encadrer les loyers » alors que, selon eux, « il n'y a guère de raison que le prix du neuf baisse dans les prochains mois, sauf, ponctuellement, en vue de réduire le stock ».