La Société Générale a reconnu avoir été contactée par les autorités de la concurrence européennes et américaines dans le cadre d'enquêtes sur des soupçons de cartel concernant certains taux interbancaires et « coopère pleinement » avec elles.

« Société Générale et d'autres institutions financières ont reçu des demandes d'information de la part d'autorités de contrôle américaines ou européennes », indique le document de référence 2012, qui détaille les activités de la banque en 2011 et a aussi été transmis à l'Autorité française des marchés financiers (AMF). Cela s'inscrit dans le cadre d'enquêtes sur la fixation des taux Libor et Euribor, ainsi que « sur des opérations de dérivés indexés sur ces mêmes taux ».

L'Euribor est un des taux de référence du marché monétaire en zone euro. Créé en 1999, il est établi par plus de 40 banques et utilisé notamment pour déterminer les taux d'intérêts pour les prêts interbancaires en euros. Le Libor est un autre taux interbancaire de référence sur le marché londonien.

Soupçons de manipulation

« Société Générale coopère pleinement avec ces autorités », assure encore le document, dont la teneur avait été initialement dévoilée par le site d'informations financières L'Agefi. La Commission européenne, gendarme de la concurrence en Europe, avait annoncé en octobre une série de perquisitions chez des sociétés financières actives dans les produits dérivés sur les taux Euribor, invoquant des soupçons de cartel et de tentatives de manipulation de ces taux.

Bruxelles n'avait toutefois pas identifié les sociétés concernées. La presse avait indiqué à l'époque que ces perquisitions faisaient partie d'une enquête plus large, menée en coopération avec les autorités américaines et japonaises, sur la façon dont sont fixés les taux d'intérêts, et notamment le Libor.