Selon des chiffres publiés mardi par la Caisse des dépôts, les montants nets versés sur les livrets A ont atteint en janvier leur plus haut niveau depuis trois ans après un millésime 2011 déjà excellent pour ce placement plébiscité par les Français.

La collecte nette –la différence entre les dépôts et les retraits sur le Livret A– s'est élevée en janvier à 3,96 milliards d'euros, soit davantage qu'en janvier 2011 (3,76 milliards d'euros), mois déjà exceptionnel. Le record date de janvier 2009 lorsque, portée par l'ouverture de la distribution du Livret A à l'ensemble des banques, elle s'était montée à 18,31 milliards d'euros. Il faut dire que le Livret A affiche généralement de bons scores lors du premier mois de l'année, qui fait suite au versement du 13e mois et des étrennes, tandis que la fin d'année est traditionnellement marquée par moins de dépôts.

L'an dernier, les dépôts nets sur le Livret A ont augmenté de 17,38 milliards d'euros, soit la deuxième meilleure année pour ce produit d'épargne vieux de 194 ans. En ce début 2012, il semble garder son attractivité, malgré la décision du gouvernement, mi-janvier, de maintenir son taux à 2,25%, conformément à la recommandation de la Banque de France et alors que l'inflation aurait dû conduire à son relèvement à 2,75% au 1er février.

Préserver l'assurance-vie

Cette décision a été justifiée par les prévisions d'inflation, utilisées dans la formule de calcul du taux et qui auraient pu conduire à son abaissement dès le mois d'août. Le gouvernement a préféré éviter un effet de « yo-yo », selon le terme utilisé par le ministre de l'Economie, François Baroin, qui avait alors admis à mots couverts que le maintien du taux visait également à préserver l'assurance-vie, malmenée en fin d'année dernière. Passer le rendement du Livret A à 2,75%, net d'impôt, l'aurait en effet rendu plus attractif, à taux réel, qu'un nombre non négligeable de contrats d'assurance-vie en euros (à capital garanti), dont les rendements ont globalement baissé en 2011.

Malgré tout, le Livret A, qui propose une épargne totalement défiscalisée avec dépôts et retraits gratuits, demeure un placement privilégié par les Français, à la recherche de sécurité et de liquidité dans un contexte incertain, marqué notamment par les craintes de récession et la crise de la dette en zone euro. Plafonné à 15.300 euros, il a bénéficié ces dernières années d'une rémunération en progression alors qu'à l'opposé, les marchés d'actions affichent des reculs très marqués et que l'assurance-vie s'essouffle. Bloqué entre août 2009 et août 2010 à 1,25%, le niveau de rémunération le plus faible de son histoire, le Livret A est passé de 1,75% à 2,00% en février 2011 et 2,25% au 1er août.