François Hollande, candidat PS à la présidentielle, a affirmé dimanche soir vouloir « vaincre la finance », son « adversaire », en expliquant ne « pas admettre » que les banques aujourd'hui « spéculent contre les Etats ».

Invité du 20H00 de TF1, le favori des sondages, qui veut séparer les banques d'affaires des banques de dépôts, a souligné que c'étaient « les fonds spéculatifs qui (avaient) mis en difficulté » les établissements bancaires. « Il y a 3 ans, c'est l'Etat qui sauve les banques avec notre argent (...) aujourd'hui ce sont les banques qui viennent spéculer contre les Etats, comment l'admettre? ».

Il a répété, comme lors de son discours au Bourget dans l'après-midi, qu'il avait « un adversaire : la finance, celle qui nous contraint, nous frappe ». « Je veux la vaincre (...) il faudra aussi s'y mettre au plan européen ». M. Hollande a rappelé qu'aujourd'hui les banques pouvaient « se financer auprès de la banque centrale (...) alors que les Etats, eux, pein(aient) à se financer sur les marchés financiers ». « Comment l'admettre? », a-t-il martelé. « Prenons garde à ce que les banques ne spéculent pas sur l'argent que nous mettons à leur disposition par notre épargne et par nos dépôts », a poursuivi le candidat.

Questionné sur les stock-options qu'il veut supprimer, il a répondu: « je considère qu'elles n'ont aucune légitimité, donc elles n'ont aucune légalité et donc une loi viendra en terminer, sauf pour les entreprises qui naissent ». Les bonus seront, quant à eux, « encadrés », car François Hollande « ne peut pas admettre qu'il y ait un tel écart de rémunération entre ceux qui travaillent et ceux qui ont le produit de leur rente, de leur spéculation ». « Comment peut-on accepter qu'il y ait autant de disparités entre les uns et les autres? Que ceux qui s'enrichissent en dormant laissent les autres, ceux qui travaillent, être dans la peine, être dans l'inquiétude? ».