Selon le rapport annuel de l'Observatoire de la microfinance rendu public jeudi, Les microcrédits personnels, qui financent des projets d'insertion professionnelle ou sociale, ont augmenté de 43% sur un an, après une hausse de 55% en 2009.

Le nombre de nouveaux prêts distribués en 2010 s'élève à 7.884, ce qui porte le nombre de microcrédits de ce type depuis 2005 à 19.403, pour un encours total de 43,4 millions d'euros. Cela équivaut à un montant moyen par prêt de 2.237 euros.

Selon une étude d'impact réalisée par la Fédération nationale des Caisses d'Epargne auprès de 807 emprunteurs, citée dans le rapport, trois quarts des emprunteurs ont vu leur situation s'améliorer grâce au recours au microcrédit personnel et la moitié des emprunteurs au chômage à l'origine ont trouvé un emploi.

Concernant le microcrédit professionnel, dont l'objet est de financer la création, le rachat ou la consolidation d'une petite entreprise permettant à son dirigeant de créer ou conforter son emploi, le montant global de prêts atteint 86,6 millions d'euros en 2010. Une progression de 22% sur un an, alors même que le nombre de garanties a chuté de 24% sur cette période. Ces chiffres recensent les microcrédits garantis par le Fonds de cohésion sociale, géré par la Caisse des dépôts, et ne couvrent pas la totalité des microcrédits distribués.

Les banques plus volontaristes ?

« En France, le développement de la microfinance se poursuit sous différentes formes », affirme le président de l'observatoire dans le rapport, Michel Camdessus, qui souligne toutefois qu'un « engagement plus volontariste du secteur bancaire serait bienvenu, notamment pour le crédit personnel. La Fédération bancaire française a engagé des actions en ce sens (...). On ne peut que souhaiter voir cet effort de la communauté bancaire se déployer amplement dans le cadre de ses efforts pour garantir et accroître l'accessibilité bancaire ».

Il estime également que « les collectivités territoriales et les administrations publiques pourraient intéresser davantage de travailleurs sociaux aux avantages de la microfinance et soutenir vigoureusement les réseaux accompagnants ». Selon lui, « un rapprochement et un dialogue entre tous ces acteurs s'imposent ».

« Les banques françaises ont mis en place (le microcrédit) et le développent, en partenariat avec les associations, pour favoriser le retour à l'emploi, partout en France », avait indiqué mercredi dans un communiqué la Fédération bancaire française qui réagissait sur l'exclusion bancaire.