Selon le Financial Times, qui se réfère à une lettre du régulateur des pratiques comptables IASB, des banques et assureurs européens, en particulier BNP Paribas et CNP Assurances, ont sous-estimé la décote nécessaire dans leurs comptes sur la dette grecque.

Dans une lettre à l'Autorité européenne des marchés financiers, citée par le quotidien, le président de l'IASB Hans Hoogervorst estime que certains établissements n'ont pas fait assez de provisions pour compenser les pertes de valeur de leurs obligations grecques : « Cela nous inquiète beaucoup ». Le courrier ne cite pas nommément les deux groupes français, mais le journal affirme qu'ils n'ont provisionné leur dette grecque qu'à hauteur de 21% de sa valeur nominale, alors que la décote exigée par le marché est bien supérieure.

Interrogée, BNP Paribas a rappelé qu'elle avait « provisionné son exposition à la Grèce en plein accord avec ses auditeurs et les autorités compétentes, conformément au plan arrêté par l'Union le 21 juillet » pour aider la Grèce, selon une porte-parole. La banque française avait indiqué le 2 août avoir provisionné 534 millions d'euros pour compenser les pertes de valeur de ses obligations grecques.

L'Union européenne a défendu lundi la solidité des banques européennes après les propos de la directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, qui a préconisé ce week-end leur « recapitalisation urgente » afin de restaurer la confiance des marchés et ainsi faciliter l'accès aux liquidités.

« Un certain nombre » de banques européennes « doivent être recapitalisées » mais « pas les plus importantes », a de son côté estimé le président de l'Autorité française des marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet.

Des tests de résistance menés par l'Autorité bancaire européenne (EBA) ont mis en avant l'insuffisance de fonds propres de huit établissements bancaires européens sur les 90 qui les ont passés. Si les analystes et investisseurs s'accordent à reconnaître que l'exercice a été conduit plus sévèrement qu'en 2010, nombre d'entre eux jugent que le scénario retenu était encore trop optimiste.