L’agence de conseil en assurance Banque Assurance Optimisation (BAO) vient de publier un observatoire du marché de l’assurance emprunteur, qui permet de comparer les conditions offertes par 36 contrats différents.

Le 1er septembre dernier, la loi Lagarde de réforme du crédit conso a ouvert une brèche dans le quasi-monopole des banques (90% du marché) sur l’assurance emprunteur qui, comme son nom l’indique, couvre les emprunteurs immobiliers en cas de décès, d’invalidité ou d’arrêt de travail. Depuis cette date en effet, ces futurs propriétaires ont la possibilité de faire jouer la concurrence entre le contrat de groupe de leur banque et les contrats dits « alternatifs », proposés par des assureurs ou des courtiers. A une condition toutefois, selon la loi : que le contrat alternatif affiche des garanties au moins équivalentes au contrat de groupe du prêteur.

Le marché passé au crible

Mais comment comparer les différentes offres, lorsqu'on n'est pas un spécialiste ? En effet, les conditions générales de ces contrats d’assurance emprunteur sont souvent complexes et rarement accessibles. « Il y a une crispation des banques sur cette question », estime Isabelle Tourniaire, une des associés de BAO. « Elles n’ont pas envie que leurs conditions générales soient diffusées. »

Conséquence : Banque Assurance Optimisation (BAO) a dû s’adresser non pas aux banques, mais à leurs clients, pour récolter les informations nécessaires à la mise en place de son observatoire. Au final, le cabinet de conseil en assurance, basé à Lyon, a réussi à passer au crible l’essentiel du marché : 36 contrats proposés par des banques, mais aussi par des assureurs mutualistes ou des courtiers. « Cet observatoire a été conçu pour les professionnels de l’assurance, en particulier pour les nouveaux entrants, afin de les aider à se positionner », explique Isabelle Tourniaire. « Mais il peut également être très utile aux particuliers en quête d’informations. »

C’est effectivement le cas. Le document a l’avantage de mettre à portée de tous les diverses subtilités des contrats d’assurance emprunteur : durée de franchise, couverture forfaitaire ou indemnitaire en cas d’incapacité de travail, tarifs garantis, possibilité de résiliation… Autant de points qui peuvent faire la différence entre deux contrats.

Contrats équivalents

BAO propose également, sur son site internet, un classement qualitatif où chaque contrat étudié est noté sur 100, en fonction du niveau des garanties qu’ils apportent. Au 20 mai 2011, le top 10 était le suivant :

  1. MACIF (mutualistes) 97,60/100
  2. MAIF (mutualistes) 95,60
  3. April Confort+ (courtiers) 92,10
  4. Crédit Agricole / CNP sans conditions particulières (banques) 91,60
  5. La Banque Postale/CNP (banques) 91,10
  6. MMA (mutualistes) 88,8
  7. ALPTIS option privilège (courtiers) 87,60
  8. Crédit Agricole / CNP avec conditions particulières (banques) 86,60
  9. Crédit Mutuel / SURAVENIR (banques) 86,10
  10. BNP Paribas / Cardif (banques) 85,10

A partir de ce classement, BOA a également conçu un tableau comparatif, qui classe les contrats en fonction de leur niveau de garanties et de leur émetteur. Il permet de faire ressortir les équivalences entre les différents contrats des banques, et ainsi de savoir quel contrat constitue une alternative crédible au contrat de groupe de sa banque :

  • Note supérieure à 90 – Contrats de groupes bancaires : Crédit Agricole sans conditions particulières, Banque Postale. Mutualistes : MACIF, MAIF. Courtage : April Confort+.
  • 86-90 - Contrats de groupes bancaires : Crédit Agricole avec conditions particulières, Crédit Mutuel Suravenir. Mutualistes : MMA. Courtage : Alptis Privilège.
  • 81-85 - Contrats de groupes bancaires : BNP, Casden, BFM, Crédit du Nord. Courtiers : Alptis niveau de base, Generali, Alico, April niveau de base, AFI.
  • 76-80 – Contrats de groupes bancaires : Société Générale, Crédit Mutuel ACM, Caisse d’Epargne, CIF. Mutualistes : Maaf. Courtage : Sphéria Vie. Filiales de banques : Suravenir Sérévi.
  • 71-75 - Contrats de groupes bancaires : LCL, Banque Populaire / ABP 2, Crédit Mutuel enseignants. Courtage : Allianz. Filiales de banque : Suravenir Télévie.
  • 66-70 – Banque Populaire / ABP 1, Banque Populaire / AXA. Filiales de banque : Cardif.
  • <65 – Contrats de groupes bancaires : Crédit Foncier / Axa, Crédit Foncier / Axa spécial EDF.

Quels enseignements tirer de ce tableau ? Tout d’abord, pour chaque niveau de garantie, BAO constate qu’il existe une alternative au contrat de groupe bancaire. Ensuite, les garanties présentées par ces acteurs alternatifs sont en moyenne supérieures à celles des banques, alors même qu’ils sont le plus souvent moins coûteux, notamment pour les emprunteurs de moins de 40 ans.

Conclusion : faire jouer la concurrence est aujourd’hui possible. Et pourtant… « Nous allons publier, fin juin, une autre étude, cette fois sur l’impact de la loi Lagarde », annonce Isabelle Tourniaire. « On n’y constate pas de recours plus important aux contrats alternatifs. Au contraire, les banques ont fait l’effort de mieux vendre leurs contrats de groupe, et leur part de marché semble avoir progressé. »

A lire : l'Observatoire BAO de l'assurance emprunteur (avril 2011, format PDF)